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lundi, 20 mai 2024

Bois et Corruption : 200 milliards de francs CFA générés par le trafic

Le trafic du bois, la corruption, les rétro-commissions ou encore l’aliénation des taxes, génèrent chaque année 200 milliards de francs CFA dans le secteur des forêts. Tel est le constat posé récemment par  les opérateurs économiques du secteur forêt et la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI).

La corruption perceptible dans des secteurs clés tels que ceux des marchés publics ou encore des finances publiques, touche aussi le domaine des Eaux et Forêts. Constamment, alors que l’administration dirigée par le Prof. Lee White est accusée de corruption et de malversation financière, un récent constat posé par les opérateurs économiques du secteur forêt et la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) a mis à nu les pertes financières occasionnées par le trafic de bois, la corruption et les rétro-commissions qui se chiffrent à 200 milliards de francs CFA chaque année.

Si la CNLCEI qui a été, lors du Conseil des ministres du 20 novembre dernier, chargée d’une nouvelle mission liée à la corruption ne peut que se limiter à des « recommandations coercitives » face à la gravité du problème, celle-ci appelle cependant le pouvoir judiciaire à faire son travail, afin que des sanctions soient infligées aux opérateurs économiques corrupteurs, mais également aux agents corrompus de l’administration des Eaux et Forêt. Car, le problème de la corruption dans le domaine des Eaux et Forêts est profond et ancien.

Outre les transactions conclues dans les bureaux meublés, à Libreville, ce problème se déporte sur le terrain, lors des missions de contrôle. «Il est clair que nos agents sont énormément exposés aux risques de corruption aussi bien sur l’émission de documents qui autorisent l’exploitation que sur le contrôle», reconnaît le Dr. Ghislain Moussavou, directeur général des Forêts. Mais ce qui rend ce problème persistant, c’est peut-être le manque de rigueur des actions de lutte contre la corruption posée par l’administration dirigée par le Prof. Lee White. Puisqu’à ce jour, malgré les interpellations suites à des scandales, rien n’a vraiment changé.

Au contraire, le fléau s’amplifie. En témoigne, les accusations de manque de transparence qui pèsent sur l’opération de récupération de bois abandonné lancé à travers le pays depuis juillet dernier. Quid de la cargaison d’ivoire interceptée par la Douane camerounaise ou encore du scandale autour de la disparition des conteneurs de Kevazingo au port ?

Le renforcement du cadre de répression peut-être une solution à envisager. C’est d’ailleurs l’avis de nombreux observateurs qui voient en cette possibilité, la meilleure alternative pour lutter contre le fléau de la corruption dans ce domaine. Dans une interview accordée à La Lettre Verte il y a quelques mois, Marc Ona Essangui, Secrétaire Exécutif de l’ONG Brainforest, soutenait cette position. Pour ce dernier, la meilleure façon de lutter contre ce fléau qui ternit l’image de l’administration des Eaux et Forêts est de mettre fin aux amendes transactionnelles et de laisser la justice faire son travail. Une telle séparation est-elle seulement possible ?

Source : La Lettre Verte

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