Annoncé pour être présent dans la capitale française, dans la deuxième moitié du mois de juin en cours – dans le cadre du Sommet sur les mécanismes de financement de la lutte contre les changements climatiques au profit des pays de la planète les plus défavorisés – l’agenda du président gabonais Ali Bongo Ondimba prévoit également de nombreuses rencontres “extra-politiques” avec des officiels français.
Il sera très certainement question, au cours de ces entretiens, d’échanger sur les questions de politique intérieure du Gabon. Dont le processus électoral actuellement en cours dans le pays. Notamment le scrutin tant attendu de la présidentielle 2023. Dont on cite parmi les potentiels candidats, celle du président gabonais Ali Bongo Ondimba. Bien que ne l’étant pas encore de manière officielle.
La campagne républicaine à travers le pays menée par le président Ali Bongo Ondimba en dit suffisamment long sur les ambitions du numéro un gabonais. Au regard des mesures et des projets intégrateurs pour la transformation du Gabon pris au profit des populations dans cette perspective.
Certains leaders d’opinion de l’opposition gabonaise seraient déjà présents dans la capitale française dans la perspective d’avoir une rencontre avec le chef de l’État gabonais. Quid à mettre de l’eau dans le vin du “radicalisme” face au régime de Libreville. Afin de pouvoir discuter d’une possibilité de retour au pays des acteurs politiques en exil “doré” dans l’hexagone. Ce que pourrait bien leur accorder le président Ali Bongo Ondimba.
Malgré les attaques virulentes dont son régime a été victime de la part de ces derniers.
En février dernier, le gouvernement, à l’initiative personnelle du président de la République, a organisé dans un cadre formel une concertation politique nationale, entre la majorité et l’opposition, portant sur l’amélioration du processus électoral au Gabon, l’organisation et le financement des élections politiques. Certains leaders d’opinion ont boycotté la rencontre dont les recommandations issues des négociations font aujourd’hui l’objet de textes de loi fondamentale.
Les (probables) négociations ou paix des braves de Paris entre le pouvoir et une partie de l’opposition sont ainsi potentiellement présenté comme une sortie de crise politique au Gabon en vue des élections politiques sereines, apaisées et transparentes telles que souhaité par le pouvoir gabonais incarné par le président Ali Bongo Ondimba. Une capitulation pour l’opposition qui n’aura plus d’autre alternative que la résignation.
Présent dans la capitale française depuis quelques jours après avoir obtenu un passeport ordinaire pour des raisons humanitaires, l’opposant Jean Ping – dont l’avenir politique n’est toujours pas connu – devrait saisir la perche qui lui est tendue pas son adversaire.
Favorable à une décrispation des relations avec ce même pouvoir depuis 2016, le leader de la Coalition pour la nouvelle république (CNR) miterait pour la participation de certains de ses proches aux prochains scrutins au nom de la coalition dont il reste le leader. Afin de contribuer à l’animation de la vie politique de la nation gabonaise.
Il faut reconnaître que depuis la fin de la concertation de la classe politique gabonaise, l’opposition aurait amorcée sa propre décapitation. Le dernier fait en date est le ralliement au camp de la majorité du député Jonathan Ignoumba.
Ancien cadre du parti Les Démocrates (LD) et membre du bureau de l’Assemblée nationale gabonaise, ce dernier à profiter du passage républicain du chef de l’État Ali Bongo Ondimba dans sa localité pour annoncer son adhésion au Parti démocratique gabonais (PDG), parti au pouvoir.
Thierry Mocktar
