L’Assemblée nationale a dit « Non » au projet de loi voulant instituer une taxe sur les retraits bancaires et celle du service de mobile money au Gabon. Le projet de loi a été proposé par le ministère de l’Economie et des Participations.
Ministre de l’Economie et des Participations, Mays Mouissi n’a pas pu convaincre l’Assemblée nationale sur l’importance de sa loi sur la taxation à hauteur de 0,5% des transactions financières mobiles via le service de Mobile banking. Devant s’appliquer à toutes les personnes physiques ou morales disposant d’un compte de monnaie électronique ouvert auprès d’une société de messagerie électronique, cette nouvelle taxe portait sur les transactions financières électroniques supérieures ou égales à 10.000 francs CFA et devait concerner uniquement les opérations de retraits, de paiements électroniques et de transferts électroniques nationaux et internationaux.
Fervent défenseur des droits des consommateurs des services financiers et opposé au vote de cette loi, Gildas Ndzengue Mbomba, le président de l’Association gabonaise des usagers de banque (AGUB), voyait en cette proposition, « une mesure qui limitera l’inclusion financière ». Pour lui, il paraît paradoxale que le gouvernement dit vouloir lutter contre la vie chère et rajouter des nouvelles taxes et impôts sur le dos des consommateurs. « Il est regrettable de constater qu’au lieu d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages, le gouvernement fait le choix de le baisser », s’était indigné Gildas Ndzengue Mbomba lors d’une sortie suite à ce projet de loi.
Le passage de ce projet de loi aurait pu être un gouffre de souffrance de plus pour les usagers gabonais. Il va s’en dire en effet que depuis 2014, eu égard aux différentes crises et mesures d’austérité prises sous la bénédiction du Fonds monétaire international (FMI) pour rééquilibrer l’économie nationale, de nombreuses taxes ont été adoptées au Gabon, à l’exemple de celle de la redevance ordures ménagères dont le prélèvement se situe à hauteur de 7%. Et pourtant, en dépit de cette taxe, Libreville croupit sous l’insalubrité. De quoi s’interroger sur le sens de cette loi.
De son côté, le ministère de l’Economie comptait sur l’adoption de cette loi pour prélever 26 milliards de francs CFA par an afin de financer certains projets prioritaires contenus dans le Plan national de développement de la Transition (PNDT).
Flaury Moukala