Évaluée à plus de 70% du PIB, la dette publique gabonaise pèse sur la stabilité financière du pays et compromet la consolidation du budget avec des risques sur l’avenir.
« Oligui a fait pire qu’Ali Bongo en 14 ans. Nous étions en 2022 à 52 % du PIB. Nous rentrons en 2023 à 54 %, et aujourd’hui, on est à 71 %, au-delà de la norme communautaire ». Cette critique du Prof. Albert Ondo Ossa, économiste et homme politique gabonais sur la dette publique de l’Etat rappelle la gravité dans laquelle se trouveraient les finances publiques. Ce qui se traduirait par un besoin constant de financement, en raison d’une dette explosive évaluée à plus de 8000 milliards de francs CFA du PIB.
La cause de cette dégradation de la situation de la dette publique, l’accumulation de plusieurs facteurs. Entre autres, l’explosion de la masse salariale due à l’arrivée au pouvoir des militaires, une gestion des finances publiques discutables, une dynamique économique en dent de scie plombée par un ralentissement de l’activité économique et des difficultés de trésorerie. Des facteurs qui se sont aggravés avec la mise en chantier du pays sur fonds propre de l’Etat et des sorties d’argent sans projection. « On ne peut pas se lancer dans n’importe quoi. Ce n’est pas ça, le développement », critiquait en novembre dernier Albert Ondo Ossa.
Pour rétablir les équilibres, les autorités en place doivent songer à des réformes structurelles. Ces réformes devraient se focaliser sur l’amélioration de la gouvernance publique pour éviter le pire au Gabon.
Flaury Moukala