Longtemps restée silencieuse depuis son éviction à la tête de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), Audrey Christine Chambrier Voua a finalement pris la parole sur le plateau de Gabon 24, un média national, pour répondre aux graves accusations de détournement de fonds publics. L’ancienne Directrice Générale, désormais au cœur d’une polémique mêlant dysfonctionnements institutionnels et soupçons de malversations, a tenté de dissiper les doutes sur sa gestion.
« Je n’ai pas volé d’argent à la CNAMGS. » C’est avec fermeté que Chambrier Voua a réfuté les allégations portées contre elle, notamment celles liant son somptueux mariage à un possible détournement de fonds publics au sein de l’entreprise de prestation sociale. Sur le plateau de Gabon 24, elle a insisté sur son intégrité et son indépendance financière, rappelant qu’elle dispose de 18 années d’expérience professionnelle et que son époux, également cadre supérieur, possède les moyens nécessaires pour financer un mariage estimé à 40 millions de francs CFA.
« Comme tout Gabonais, je viens d’une famille et mon époux aussi » a-t-elle déclaré, ajoutant que leurs deux familles ont contribué à cet événement. Selon elle, les invités présents au mariage ont tous couvert leurs propres frais de déplacement, d’hébergement et de subsistance. « Tous ces éléments sont vérifiables », a-t-elle assuré, invitant les critiques à se baser sur des faits et non sur des insinuations.
Au-delà de sa défense, Audrey Christine Chambrier Voua a exprimé son indignation face à ce qu’elle considère comme une intrusion dans sa vie personnelle. « J’ai un nom, et aujourd’hui je porte celui de mon époux. Ce sont des familles qui sont heurtées par ce type de propos » a-t-elle regretté, dénonçant le préjudice moral causé à ses proches. Elle a également appelé à un débat respectueux, loin des accusations diffamatoires.
Une crise institutionnelle profonde
Si la défense de l’ancienne directrice générale a été marquée par des arguments allant à l’encontre du verdict populaire, les dysfonctionnements majeurs dont souffre la CNAMGS suscitent des interrogations. En effet, la suspension des services pharmaceutiques par le Syndicat des Pharmaciens du Gabon (Sypharga) a révélé la gravité de problèmes de gestion qui minent cette structure.
Si cet état de situation n’est pas nouveau à la CNAMGS, il y a que la gestion antérieure de Chambrier Voua, bien que mise en cause, n’est qu’un des éléments d’un problème systémique qui appelle une réforme en profondeur la structure de prévoyance sociale.
Wylss NGADI (Stagiaire)