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samedi, 20 avril 2024

Cour Constitutionnelle : l’histoire poursuit son chemin.

C’est le 26 mars dernier que la Cour Constitutionnelle a commémoré les trois décennies de présence de Marie Madeleine Mborantsouo à la présidence de la Haute juridiction du pays. Une longévité que d’aucuns y voient comme une éternité. De manière triviale, le Juge constitutionnel puise de la sagesse de ses idées dans l’expérience qu’il accumule durant l’exercice de ses fonctions au quotidien. Autrement dit, Marie Madeleine Mborantsouo devrait encore donner plus à son pays qu’elle ne reçoit.

Un véritable sacerdoce. En effet, Marie Madeleine Mborantsouo qui a pris une part active ; aux lendemains de la Conférence nationale de 1990, aux côtés d’éminents juristes et personnalités politiques gabonaises, à la rédaction de la Constitution du 26 mars 1991 qui consacre les principes de la séparation de pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, la démocratie et la souveraineté nationale, tout en créant de nouvelles institutions, parmi lesquelles la Cour Constitutionnelle ; à bien le mérite de se retrouver là où la fonction sied à sa personnalité et à ses qualités.

Il lui revenait donc, tout naturellement, d’être choisie parmi tant d’autres, pour assumer aux destinées de la Haute juridiction et lui donner les bases nécessaires à son fonctionnement. Elue par ses pairs, Marie Madeleine Mborantsouo devient la première femme président d’un Corps constitué dans notre pays. Sur le plan international, le président de la Cour Constitutionnelle du Gabon fut président de l’Association des Cours et Conseils Constitutionnelles des pays ayant en partage l’usage du français (ACCPUF). Association dont elle est, du reste, co-fondateur avec Roland Dumas, ancien président du Conseil Constitutionnel français.

Des distinctions honorifiques jalonnent également son brillant parcours. Marie Madeleine Mborantsouo est par ailleurs Docteur Honoris Causa de l’Université internationale d’Agadir Universiapolis. Elle a reçu le Grand Prix de la reconnaissance africaine pour la promotion de la démocratie et la recherche de la paix. En effet, le Gabon doit à Marie Madeleine Mborantsouo les efforts d’une transition apaisée après le décès du président Omar Bongo Ondimba, le 8 juin 2009. Se conformant strictement à la Constitution gabonaise, la Présidente de la Cour Constitutionnelle a organisée des élections présidentielles anticipées, libres et transparentes, qui ont portés Ali Bongo Ondimba au pouvoir.                 

En 2016, elle est revenue lire le droit et imposer la même vision de paix pour le Gabon. Même si parfois elle passe aux yeux d’une certaine classe politique pour une incomprise dans sa gestion des missions assignées à la Cour Constitutionnelle par le législateur, Marie Madeleine Mborantsouo est une pure légaliste qui sait dire le droit sans fioriture. Durant la phase de convalescence du chef de l’État, elle a œuvré pour son rôle ne soit jamais remis en cause et que les prérogatives du président de la République soient protégées et préservées. Il faut à cela reconnaître que la “doyenneté” sied à certaines fonctions dont on est maitre dans la maîtrise des rouages du fonctionnement et de la capacité dont l’on fait montre.                     

Marie Madeleine Mborantsouo est née le 28 avril 1955 à Franceville dans la province du Haut- Ogooué, file de feu Jean Koumbangoye et de feue Berthe Nouo, tous deux fervents évangélistes chrétiens. Dont les noms symbolisent aujourd’hui la célèbre Université internationale de Libreville “Berthe et Jean”, en reconnaissance à ses serviteurs de Dieu convaincus. C’est dans un environnement religieux où la morale et la spiritualité œuvrent à l’unisson à l’émancipation de la personne humaine que Marie Madeleine Mborantsouo fait ses études jusqu’à l’obtention de son Bac série A4. Munie du précieux sésame, elle est admise à l’Université nationale du Gabon (UNG) aujourd’hui UOB (Université Omar Bongo) où elle sort nantie d’une Licence ancien régime, et d’une Maitrise en droit. A l’Université Paris II Panthéon-Sorbonnes en France, un Diplôme d’études approfondies (DEA) en finances publiques, option fiscalité et droit constitutionnel vient s’ajouter à un bagage intellectuel déjà assez fourni.

Suivi d’une Thèse de Doctorat en droit à l’Université d’Aix-en-Provence. De retour au Gabon, Marie Madeleine Mborantsouo effectue son entrée à la Chambre des Comptes de la Cour Suprême du Gabon comme Auditeur, après un stage de longue durée à la Cour des Comptes de France et à l’Institut d’administration publique de Paris. En 1983, Marie Madeleine Mborantsouo est promue président de la Chambre des Comptes du Gabon. Elle devient la première femme à occuper une haute fonction de Président  d’institution. Elle s’attèle à rendre opérationnel cette juridiction que certains Hommes avaient du mal à faire fonctionner depuis l’indépendance du pays.

Marie Madeleine Mborantsouo procède alors au recrutement de magistrats spécialisés dans le domaine très complexe de contrôle du budget de l’État et des organismes para-étatiques. Dans le même temps elle dispense des enseignements à la Faculté de droit et de sciences économiques (FDSE), et à l’Institut de l’économie et des finances (IEF) de Libreville.                         

Marie Madeleine Mborantsouo est : Grand-Croix de l’ordre national de l’Étoile Equatoriale de la République Gabonaise ; Grand-Croix de l’ordre national du Mérite Gabonais ; Grand-Croix de l’ordre Militaire de la Panthère Noire de la République Gabonaise ; Commandeur de la Légion d’Honneur de la République Française ; Chevalier de l’Ordre du Mérite Centrafricain…

Thierry Mocktar          

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