Fidèle à son « « partisanisme » médiatique » reconnu au Gabon, Media Afrique News vient de diffuser un élément à protection de la ministre de la Mer et de la Pêche, Syrielle Zora Kassa. Une sorte de bouclier médiatique contre la lettre d’intention des chefs coutumiers de Mayumba, adressé au président de la République, lequel critique négativement la position souveraine des sages pour leur prise de position. Dans son déferlement médiatique, la diatribe du média emporte avec elle tout le monde, se positionnant plus comme un juge qu’un média.
Si au Gabon, la presse souffre d’un problème de reconnaissance nationale de sa souveraineté, les productions des médias et journalistes, leur capacité à bafouer aussi facilement les principes du métier, la neutralité, l’éthique et la déontologie qui régissent le fonctionnement de ce secteur, sont des éléments qui participent à alimenter le débat sur le métier de journaliste et le rôle de ce dernier dans le débat démocratique et le changement des mentalités. De moins en moins tabou dans une société qui cherche à se reconstruire, la presse apparaît vicieusement comme le maillon faible de ce renouveau.
L’opinion publique, à raison, questionne les fondamentaux du journalisme et cherche réponse auprès des professionnels. Face au « bordel » médiatique né des dernières évolutions à travers le monde, lesquelles ont significativement impacté le Gabon, comment poser la réponse ? L’équation de réponse est assez difficile, tant pour les journalistes que pour les observateurs de cette profession. Certains, dans le secteur, accusent l’intrusion des profanes qui se sont accaparés la profession, d’autres jettent l’opprobre à un environnement médiatique national fragilisé par de nombreux maux, notamment économique. Ce qui pousse les journalistes au vice, quitte à bafouer les principes de la profession !
Conséquence de ce cafouillage, chacun (« Journaliste »), fait ce qu’il veut et comme bon lui chante. Certains allant même jusqu’à faire fi des principes de la profession. On en veut pour preuve, la dernière production journalistique de Média Afrique News qui, dans le souci de protéger un ministre de la République taxé d’acculturer par un groupe de communautés traditionnelles, s’en est pris à la légitimité traditionnelle des détenteurs du pouvoir coutumier et celle des cadres d’une province, la Nyanga, au motif d’un « poison du tribalisme » non prouvé, et pourtant critiqué le 4 septembre 2023 par Brice Clotaire Oligui Nguema alors établi président de la Transition, oubliant par la même occasion que la géopolitique commande au Gabon depuis des lustres, un minimum d’ancrage des détenteurs du pouvoir aux valeurs traditionnelles de leur lieux d’affectation. Le cas Syrielle Zora Kassa faisant l’objet de critiques par les chefs coutumiers n’est pas nouveau au Gabon. Ministres, Députés et Préfets ont déjà été, par le passé, passés sur le tamiseur de cette critique.
Le média n’a certainement pas compris le non-dit de la lettre des chefs coutumiers adressée à la présidence de la République. Sinon, comment expliquer, comme il l’a mentionné dans son élément audio-visuel, que des populations élèvent une autorité pour ensuite la descendre ? Que gagnent-elles en le faisant ? Derrière cet acte de désolidarisation, se cache en réalité, une distanciation des rapports entre la ministre et les chefs coutumiers. Cette réalité bien connue des mayesiens, ne date pas de l’envoie de cette lettre ou encore des intentions des mains noires tapis dans l’ombre pour faire obstacle à la ministre. Plus désolant dans cette critique, est que le média saute ses cibles pour s’en prendre à des personnalités qui durant la Transition, n’ont cessé de tendre la main à la nouvelle génération des dirigeants pour les montrer le chemin. Cette posture se lie d’ailleurs à travers l’écho de Séraphin Moundounga qui, à Mayumba, en plein campagne politique pour l’élection du président de la République, avait prodigué des précieux conseils à la nouvelle génération des dirigeants, dont Syrielle Zora Kassa, alors coordonnateur départementale pour le compte de la campagne d’Oligui Nguema.
« Depuis son arrivée au pouvoir, le 30 août 2023, Oligui Nguema a décidé de pratiquer l’inclusivité. L’inclusivité consiste à associer à la gouvernance, les hommes comme les femmes, les jeunes comme les vieux. Si les autres disaient avant que l’ « on ne fait pas du neuf avec du vieux », lui, il met tout le monde ensemble. Car, il n’existe pas un village qui peut fonctionner sans vieux, sans femmes, enfants…le village doit avoir tout le monde. Les jeunes que le président Oligui Nguema à responsabiliser, il les a choisis parce qu’il estime qu’ils leur fait confiance, qu’ils peuvent porter son flambeau et on nous a mis à leur côté, nous les vieux, pour les accompagner.
Lorsque certaines disent qu’ils sont trop jeunes pour réussir, mais ils oublier que nous tous, avons commencé la politique dans le Gabon étant jeune », faisait savoir Séraphin Moundounga à Mayumba, le 05 avril dernier lors de la campagne, pour balayer les critiques concernant la jeunesse de Zora Kassa. Cette réalité est aussi valable pour Jonathan Ignoumba, Angélique Ngoma et Edgard Anicet Mboumbou-Miyakou qui n’ont jamais manqué de tenir la main des plus jeunes pour leur montrer comment agir.
Dans cette diatribe, le média touche visiblement des pans dont il ne comprend pas lui-même les tenants et les aboutissants. Cette propension à tout critiquer dans la presse pour quelques avantages, dénature la profession et met la corporation en ballotage, surtout lorsqu’on sait que les « anges » défendus, ne sont en réalité que des « anges » qui par leurs actions, ont décidé de s’attirer la foudre des populations.
Le Fils du Bleb