C’est avec une mention très bien que Prisca Mabambatsi M’Kanza, étudiante en Master 2 Professionnel de Psychologie Clinique à l’Université Omar Bongo (UOB), a brillamment soutenu son mémoire mercredi 4 juin 2025 à Libreville.
Portant sur un thème encore peu abordé dans les milieux académiques africains, son travail s’intitule : « Les enjeux psychologiques d’une maltraitance conjugale chez un homme en instance de divorce ». Un sujet tabou, qu’elle a su traiter avec rigueur et sensibilité.
« Dans nos sociétés africaines, la figure de l’homme est souvent associée à la force, à l’autorité, à la domination. Parler d’un homme victime de violence conjugale, c’est presque un interdit. On pense que ça “n’existe pas chez nous”, ou qu’un homme qui subit est “faible” », a-t-elle expliqué au terme de sa soutenance.
Prisca M’Kanza a dû faire preuve de pédagogie pour défendre un sujet qui bouscule les normes sociales. « Le jury était curieux, mais aussi prudent. Le thème allait à contre-courant de ce que la société accepte comme “normal”. Il a fallu expliquer sans heurter, contextualiser sans banaliser », confie-t-elle.
Cette approche originale et courageuse a séduit les membres du jury, qui ont salué à la fois la pertinence du sujet, la qualité de l’analyse et l’engagement personnel de l’étudiante.
Une vocation affirmée pour la recherche
Diplôme en poche, Prisca M’Kanza ne compte pas s’arrêter là. Elle envisage de poursuivre en doctorat, avec pour ambition d’approfondir les recherches en santé mentale dans le contexte africain. Elle souhaite notamment explorer des thématiques encore peu étudiées comme les masculinités blessées, les traumas silencieux ou encore la souffrance psychique dans le couple.
« Ma soutenance a été un moment fort, chargé d’émotion et de responsabilité. C’est l’aboutissement d’un parcours exigeant, mais aussi le point de départ de quelque chose de plus grand », déclare-t-elle.
Au-delà de la recherche, elle aspire également à enseigner à l’université et à encadrer des travaux qui ouvrent de nouvelles perspectives sur la psychologie en Afrique.
Son parcours est un signal fort : la relève scientifique se dessine aussi du côté des sujets délaissés, portés avec courage et intelligence par une nouvelle génération de chercheurs.
La Rédaction