Indignée par le procès à titre posthume contre son fils, la famille de Glen Patrick Moundende dont le nom fait l’actualité ces derniers jours à travers le pays en raison des actes reprochables posés par ce dernier et sa mort, demande la dépouille de son fils pour l’enterrer dignement.
C’est au cours d’un point presse dans un quartier de la capitale, Libreville que la famille, face aux « machinations » de toutes sortes qui selon elle, ont pour but de « salir l’image » de Glen Patrick Moundende s’est prononcée sur la crise qui la secoue.
En effet, si elle condamne la prise d’otage et les échanges de tirs sur des éléments des forces de défense dont s’est rendu coupable leur enfant, elle déplore cependant sa disparition, suite à la descente à Mandji d’un escadron des forces de défense de la République gabonaise. « Il ne représentait plus une menace » lorsqu’il a été « tué dans sommeil », fait-t-elle remarquer.
« Nous ne venons pas ici défendre notre fils Glen Patrick Moundende ou justifier ses actions, mais rappeler que les faits doivent être restitués dans leur contexte », a fait savoir la famille après avoir présenté ses excuses et sa compassion aux personnes victimes des actions de leur fils.
Balader entre Lambaréné et Mouila, la famille cherche depuis ces événements malheureux à récupérer le corps de son fils. Chose compliquée, puisqu’elle doit se soumettre à une montagne de procédures, notamment auprès du Tribunal de première instance de Mouila. Sa seule volonté selon elle, est celle d’enterrer dignement son fils.
Par ailleurs, elle déplore la médiatisation présentant Glen Patrick Moundende comme un assassin et un violeur, alors qu’il n’a tué et violé personne d’après elle. « Les faits qui sont aujourd’hui ajoutés et mis à l’actif de notre fils disparu sont assez graves. Ceci n’est-il pas la preuve que notre fils Glen Patrick Moundende a été sacrifié sur l’autel de la récupération politique ? », s’interroge la famille.
Pour elle, c’est purement de la « lâcheté lorsqu’on accuse un mort des faits non avérés ». « A la limite c’est une honte », s’indigne-t-elle. Même si Glen Patrick Moundende est mort, ajoute-t-elle, « nous ne devons pas perdre de vue les raisons fondamentales qui nous amènent à la situation que nous vivons aujourd’hui ». Celle selon elle du « néo-esclavagisme » orchestré par les sociétés pétrolières et autres compagnies et multinationales installées au Gabon et dont l’action économique ne profite pas aux territoires dans lesquelles elles opèrent.
Au Gabon, si les agissements de Glen Patrick Moundende font l’objet d’interprétations de toute sorte, les fondements de ces agissements questionnent d’après certains observateurs sur la douleur qui caractérise la société gabonaise aujourd’hui. Pillage des ressources naturelles, inégalités, corruption, chômage notamment chez les jeunes et sous-développement des régions reculés peignent une société en dérive qui pourrait ériger en Glen Patrick Moundende n’importe qui.
