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samedi, 25 mai 2024

Bitumage du tronçon Oyem-Assock Medzeng : les manœuvres peu orthodoxes de la société chinoise (CFHEC) pour écarter  une PME locale.

Alors que tout avait été acté par les autorités compétentes pour démarrer les travaux, la société chinoise CFHEC, chargée du bitumage de la route Oyem Assock Medzeng, qui représente la frontière entre le Gabon et la Guinée-Équatoriale, se distingue par un refus des exigences du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI) concernant la participation des PME gabonaises dans la production de gravier.

Plus précisément, alors qu’une entreprise gabonaise spécialisée dans la fourniture de gravier avait été envisagée pour collaborer avec la société de construction, CFHEC semble vouloir se dégager de cette collaboration afin de contrôler entièrement la fourniture de gravier, un matériau essentiel dans la construction des routes. Cette approche pose à la fois des problèmes de conformité et de faisabilité.

Si notre titre soulève les implications liées au non-démarrage de la production de gravier qui pourraient compromettre le projet de construction de la route marquant la frontière entre le Gabon et la Guinée-Équatoriale, un projet lancé avec grand faste à Oyem par le président de la Transition, Chef de l’État, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema il y a quelques mois, il met surtout en lumière les méthodes peu orthodoxes de la société mandatée pour ce projet, à savoir CFHEC.

Une société à capitaux chinois qui, apparemment, ne souhaite pas faire appel à un fournisseur gabonais spécialisé dans le gravier. De plus, selon diverses sources locales, des négociations étaient en cours pour impliquer une entreprise gabonaise comme fournisseur de gravier, mais selon ces mêmes sources, CFHEC semble éviter cet accord. Au Canton Kyé, cette décision de la société chinoise soulève des interrogations, d’autant plus que l’octroi du marché à la PME gabonaise revêt une importance à la fois sociale, économique et environnementale.

En effet, en plus de sa présence de longue date dans ce Canton, l’entreprise entretient une relation harmonieuse avec les communautés locales, qui, selon nos sources, ont officiellement soutenu cette PME, la considérant même comme un moyen de création d’emplois et de revenus pour ces communautés qui attendent la réalisation de ce projet depuis de nombreuses années. Du point de vue légal et environnemental, l’entreprise est reconnue par les autorités du ministère des Mines et de l’Environnement, et son activité est en conformité avec les principes de bonne gestion environnementale. Son produit est donc légalement conforme.

Quant à CFHEC, selon les villageois rencontrés sur place, elle est spécialisée dans les travaux publics, notamment la construction de routes et d’infrastructures. Cependant, l’entreprise semble vouloir s’aventurer dans un secteur qui n’est pas sa spécialité principale. Bien que ses intentions semblent claires, notamment en écartant largement la PME gabonaise, ses actions pourraient retarder les progrès de la construction de la route Oyem Assock Medzeng, pour plusieurs raisons.

En premier lieu, en raison des autorisations requises pour exploiter une carrière de gravier, une procédure qui pourrait prendre du temps en raison de la nécessité d’une étude d’impact environnemental et social obligatoire pour ce secteur d’activité. En outre, pour des considérations de Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE). Pourquoi CFHEC refuserait-il de coopérer avec cette entreprise locale ?

En outre, toute la vision de développement du CTRI, via le président de la Transition, Chef de l’État, qui vise à promouvoir les entrepreneurs locaux, semble ici être bafouée. Bien que les comparaisons soient hasardeuses, de telles manœuvres seraient-elles tolérées en Chine ? Notamment par un investisseur étranger ?

En refusant de s’associer avec cette PME gabonaise, dont la concrétisation du contrat profiterait aux populations locales, CFHEC sabote délibérément la promotion des PME-PMI gabonaises au profit d’intérêts dissimulés. Est-ce l’essor vers la félicité tant promis par le Gen. Brice Clotaire Oligui Nguema surtout dans un secteur aussi complexe que les carrières de gravier, où peu de compatriotes sont actifs ?  Au Canton Kyé, cette affaire soulève de nombreuses interrogations.  Surtout dans un contexte ou le CTRI prône l’accalmie et la paix sociale.

Nous y reviendrons.     

Le fils du bled

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1 COMMENTAIRE

  1. Rien de bien surprenant de la part d’une société chinoise qui ne vise que ses intérêts et rien pour les locaux. C’est un classique qui se répète projet après projet après projet. Seuls des contrôles indépendants avec des contrats bien ficelés par des cabinets experts viendront à bout de ces pratiques de type piraterie.

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