Décision du Conseil des ministres du 30 mai 2025, le Gabon mettra fin dès le 1er janvier 2029, à l’exportation du manganèse brut. Cette décision vise, selon le gouvernement, à engager le pays vers la voie d’une « politique industrielle ambitieuse ».
Environ trois (3) ans, c’est le nombre d’années qu’auront les exploitants de manganèse pour prendre toutes les dispositions pour investir dans les unités de premières transformations avant l’exportation. Cette période transitoire, peut-on lire dans le communiqué final du Conseil des ministres, est accordée aux opérateurs du secteur pour procéder aux investissements requis, afin d’assurer une mise en œuvre progressive mais irréversible de cette orientation souveraine.
Deuxième plus grand producteur mondial de manganèse, le Gabon compte environ 61 millions de tonnes de réserves de cette matière première. Plus grande mine du pays, le gisement de Moanda, à plus de 600 kilomètres de Libreville, exploitée par Eramet via sa filiale Comilog, est l’une des principales mines en production dans le pays. Elle emploie plus de 2000 personnes et offre de nombreuses opportunités en termes d’emplois indirects.
Par cette décision historique, les autorités veulent engager le pays sur la voie d’une politique industrielle ambitieuse, axée sur la transformation locale des matières premières, la montée en compétence de la main-d’œuvre nationale, la maîtrise des chaînes de valeur technologique et la consolidation des recettes fiscales.
Cette décision intervient près de 15 ans après la décision d’interdiction d’exportation de grumes sans première transformation prise en 2010 par l’ancien président de la République Ali Bongo Ondimba. Grâce à cette décision, le pays a pu se doter de pôle économique de transformation de cette matière première. Celle du manganèse offre une nouvelle voie à l’industrialisation économique du pays en se positionnant comme une option stratégique, notamment pour l’emploi et la transformation économique du pays.
Flaury Moukala
