Au Gabon, environ 93,5% des marchés publics ont été passés par entente directe dans le cadre de l’exercice budgétaire 2025. C’est le constat que vient de faire le gouvernement lors du Conseil des ministres.
La passation des marchés publics par gré à gré prédomine au Gabon. Si cette réalité était bien connue des gabonais, le ministère de l’Economie que dirige Henri-Claude Oyima vient de la confirmer lors de sa communication à l’occasion du dernier Conseil des ministres.
Conséquence de cette pratique qui s’est enracinée, environ 93,5% des marchés publics ont été passés de gré à gré lors de l’exercice budgétaire 2025 contre seulement 6,5% d’appels d’offre. Selon le ministère de l’Economie, cette pratique est en violation des dispositions légales du Code des marchés publics qui plafonne ce mode dérogatoire à 15%.
Exprimant sa préoccupation à l’enracinement de cette pratique, le gouvernement a réaffirmé avec fermeté, la nécessité de renforcer la discipline administrative et d’appliquer rigoureusement les règles relatives à la commande publique, dans un esprit de transparence, de concurrence équitable et de bonne gouvernance.
Par ailleurs, a-t-il invité le ministère de l’Economie à œuvrer à la fluidification des procédures, afin de concilier efficacité administrative et respect des normes en vigueur. Ce qui préfigure l’impératif du strict respect de la procédure d’appel d’offres dans la passation des marchés publics. Notons tout de même que le non-respect de cet impératif peut en soi, expliquer la corruption, les détournements de fonds publics et l’échec de nombreux projets d’investissements impulsés par l’Etat.
Si ce constat sonne comme la volonté pour l’Etat de changer de paradigme, cette discipline devrait très vite être mise en place pour impulser un changement de mentalité.
Flaury Moukala
