Ancien Député du 1er Siège du département de la Zadié, à Mekambo, dans la province de l’Ogooué-Ivindo et par ailleurs partisan du « Oui » lors de l’élection référendaire, Idriss Junior INGOGNET livre dans cette interview, son sentiment suite à l’adresse à la nation du président de la Transition, Chef de l’Etat, Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema. S’il partage l’appelle à la cohésion souhaitée par ce dernier, il estime cependant que cette période doit être aussi d’une curation politique durant laquelle, la jeunesse devra jouer un rôle fondamental dans les prises de décisions politiques.
Médiaposte : Bonjour Honorable INGOGNET : Vous êtes un ancien député de la République, par ailleurs partisan du « Oui » lors de l’élection référendaire du 16 novembre. En guise de reconnaissance à l’endroit du peuple Gabonais, le président de la Transition, Chef de l’Etat vient de tenir un discours. Que retenir de cette adresse à la nation ?
Idriss Junior INGOGNET : Je vous remercie pour l’opportunité que votre media m’offre afin décrypter ce discours très important du président de la Transition.
Retenons qu’au terme du scrutin référendaire et la confirmation des résultats par la Cour Constitutionnelle, résultats qui donnent largement le « OUI » vainqueur avec 91,64%, preuve, s’il en est besoin, que la grande majorité des gabonais a adhéré à cette nouvelle constitution pour un nouveau départ du Gabon, il était opportun et à juste titre d’ailleurs que le président de la Transition donne son sentiment au peuple.
Pour ce qui est du discours proprement dit, le Président de la Transition a salué et surtout félicité la maturité du peuple Gabonais. Il a insisté sur la cohésion du peuple gabonais et prône pour l’unité nationale en rappelant qu’il n’ y a plus de camp du « OUI », ni celui du « NON ». Cette constitution est pour tous les Gabonais ; car ce texte refondateur est l’émanation de la volonté des Gabonais.
Médiaposte : ce scrutin étant passé, pensez-vous que la suite du processus sera respectée ?
IJI : Ce qui force l’admiration et le respect de notre Transition à travers le monde est d’abord sa capacité à respecter le chronogramme établi. Face à ce constat, les prochaines étapes ont été clairement annoncées par le président de la Transition lui-même dans ce discours. Parmi lesquelles, la création d’un comité institutionnel qui se chargera de proposer une nouvelle mouture de notre Code électoral, lequel passera ensuite au filtre des deux chambres du Parlement.
La révision du fichier électoral et enfin l’organisation des élections qui marqueront la fin de la Transition. Pour ce qui me concerne, j’ai l’intime conviction que ce chronogramme sera respecté au regard des étapes précédentes. Ce, d’autant plus que jusqu’au moment où je vous parle, tout ce qui a été annoncé après le 30 août 2023, a été respecté.
Médiaposte : Le président a fait le constat de la naissance d’une nouvelle classe politique. Qu’en pensez-vous?
IJI : Incarnée par une jeunesse pétrie de savoirs, la nouvelle génération politique de notre pays ne demande qu’à se mettre au service de la nation. Sous l’ancien régime, cette jeunesse politique a longtemps été dans l’ombre de certains aînés qui jusqu’alors ne veulent pas céder la place. Estimant à tort ou à raison que leur temps n’est pas encore révolu.
Cette transition doit être aussi un moment de transition générationnelle. Nous sollicitons du président qu’il fasse confiance à cette nouvelle génération politique pour que la restauration du Gabon soit aussi celle des idéaux politiques, loin des canevas auxquels les Gabonais ont été habitués durant des décennies.
En tant que jeune acteur politique, j’ai pour ainsi dire, foi en la capacité de notre génération à être une force de proposition pour le Gabon future et à se positionner comme une source du changement.
Propos recueillis par Médiaposte
