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samedi, 8 novembre 2025

Éditorial : Fiasco démocratique

À l’heure de l’avènement de la Ve République, il serait inacceptable que les gabonais aient eu droit à une parodie d’élections dont la difficulté financière ou matérielle ne justifie pas la déroute des institutions chargées de l’organisation. Tout simplement parce que les politiques, imbus de suffisance et de pouvoir, se pavanaient déjà maîtres dans l’art. Faisant référence au vote référendaire (novembre 2024) ou encore de la présidentielle (avril 2025).

Irrégularités organisationnelles, manipulation des résultats issus des urnes, procès-verbaux contrefaits et tronqués, etc, sont autant des faits nauséeux justes pour plaire au Chef de l’État qui ont ponctué les dernières élections. Une occasion de plus pour le favoritisme des copains, coquins, parents amis et connaissances (PAC) à cols blancs de s’illustrer négativement à travers des résultats truqués.

Mettrait-on subtilement en danger la démocratie gabonaise dont l’expression vient d’être bafouée par un vote vicié et anti transparent ? Que pourrait-on retenir de ce fiasco électoral généralisé ? Le très faible taux de participation des électeurs au deuxième tour dénote (déjà) du désamour entre l’euphorie de la démocratie libérée et la froideur retrouvée grâce aux esprits de l’ombre. Comme dirait certains : « le serpent est de retour. Il a juste transmuté et mué ».

Dans tous les cas, l’expression démocratique au Gabon a pris du recul. Ce n’est d’ailleurs pas l’opinion publique gabonaise qui démentira cela. Conséquence, c’est le pouvoir qui se trouve trahi par les errements et la concupiscence des acteurs qu’il a lui-même désigné pour l’accompagner dans la matérialisation de la nouvelle espérance politique gabonaise.

Où est alors l’expérience, la compétence ou encore le mérite tant prônés. À en croire ceux sur qui l’on a crié haro hier, s’agissant des élections tronquées, ces derniers paraissent encore mieux indiqués pour avoir fait preuve de maîtrise du processus électoral pendant autant d’années.

Décentralisation. Le désordre observé dans le déroulement des élections 2025 résulte de l’intérêt dans la mise en œuvre de la décentralisation dès 2026. Certains malins entendent (déjà) vouloir tirer profit en se prélassant dans les vaches grasses des futurs Conseils locaux.  Les moyens qui seront dégagés au profit des de ses institutions de proximité, qui seront mises en place, sont déjà scrutés afin de faire objet de prédation.

Autant de listes de candidatures et de candidats qui attestent des agendas cachés. Et, ce n’est évidemment pas dans l’intérêt des populations et en faveur de leurs priorités.

Thierry Mocktar

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