Placée sous le thème « Le magistrat et l’Etat de droit », l’audience solennelle de rentrée des Cours et tribunaux du Gabon, la première du genre sous la Ve République, a eu lieu hier, lundi 06 octobre 2025. Garant de l’Etat de droit et de l’indépendance de la justice, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema a profité de cette cérémonie pour appeler à une « refondation profonde » de la justice gabonaise.
Maillon faible de la gouvernance au Gabon, la justice gabonaise fait l’objet de nombreuses critiques. Au nombre de ces critiques, la gangrène de la corruption et l’attachement aux personnes dont elle victime. Pour le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, « il est temps que la magistrature s’aligne pleinement sur les valeurs d’intégrité, de transparence et de loyauté, principes que nous avons choisis pour refonder notre République ».
Selon lui, si la République gabonaise doit désormais être engagée dans une refondation profonde, assumée et portée vers la promotion de la bonne gouvernance, la justice ne peut être en reste de ce changement. Pour imprimer cette direction, le président de la République a procédé à l’installation du nouveau Premier président de la Cour des Comptes, symbole selon lui de cette volonté de renouveau.
« Comme je l’ai déjà rappelé à l’occasion des travaux du Conseil supérieur de la Magistrature, je ne transigerai ni avec l’opacité, ni avec l’impunité. La justice doit redevenir un rempart et non un outil de compromission. Le pouvoir judiciaire doit garantir chaque jour les libertés fondamentales, protéger les plus faibles et faire de l’idéal de justice un patrimoine commun », a fait savoir Brice Clotaire Oligui Nguema.
Cette volonté manifestée ne peut cependant aboutir sans l’engagement et l’exemplarité au sein des instances de gouvernance, en commençant par les pouvoirs publics qui, possédés de parcelles de privilèges, dirigent la justice à leur souhait. Les magistrats eux-mêmes ne sont pas en reste de critiques, dépositaires d’un pouvoir de rendre le droit, ils font l’objet de critiques multiples. C’est dire que le chantier de la « refondation » tant voulu par le président de la République est immense.
Le Fils du Bled
