« La victoire est dénuée du sceau du mérite et de la reconnaissance si elle est obtenue sans difficulté ni risque. Pour qu’une victoire soit véritablement glorieuse, il faut avoir surmonté les obstacles et se être surpassé ».
Cette saillie, tirée du Cid de Corneille, traduit aujourd’hui le fiasco généralisé dans l’organisation des élections législatives et locales qui accable actuellement l’Union démocratique des Bâtisseurs (UDB). Au regard de la parodie électorale organisée, le 27 Septembre dernier, ndlr, sur l’ensemble du territoire national et même au-delà des frontières du pays par le ministère de l’Intérieur et ses démembrements. C’est dire que comme le fut en son temps le grand adversaire, le Parti démocratique gabonais (PDG), afin d’être ce grand parti qu’il souhaite, l’Union démocratique des Bâtisseurs a raté l’occasion de son intronisation. Le parti présidentiel n’a, malheureusement, pas vaincu en subissant des pertes comme Pyrrhus roi d’Épire dans la mythologie grec.
L’Union démocratique des Bâtisseurs a plutôt massacré le processus électoral pour entrer au Panthéon des grands partis. Fallait-il pour autant vicié un processus d’expression démocratique que les gabonais auraient voulu crédible, transparent et surtout équitable ?
En l’espace de quelques mois seulement, après la présidentielle du 12 Avril 2025, les gabonais se sont bien vite retrouvés dans les travers d’août 2023, alors que le Parti démocratique gabonais n’a plus été à la manœuvre de la manipulation du gouvernail électoral. La magnitude de l’onde de choc provoqué par le cataclysme électoral réduit l’UDB à une puissance qui, malgré une apparence solide, possède une base fragile et est donc susceptible de s’effondrer. Symbolisant une fragilité inhérente à une grande puissance.
Désormais accusés de fossoyeurs de la Ve République avec la complicité du ministère de l’Intérieur, l’UDB est confronté à l’existence du « géant aux pieds d’argile » mais également du rejet de l’opinion pour une formation qui devait jouer le rôle majeur de fer de lance du renouveau gabonais.
L’on a pensé révolues les pratiques anciennes et décriées de fraude électorale avec l’avènement de la Ve République. Les malins transfuges du PDG qui permutent à l’UDB ont ressuscité la parodie dans le but de plaire à Brice Clotaire Oligui Nguéma qui en est le Président fondateur.
Des manigances et des manipulations qui, malheureusement, ont un risque de fragiliser le pouvoir. Si ce n’est déjà pas entamé. Surtout quand on sait que ces actes sont causés par ceux partis du PDG pour se recycler dans l’UDB. Le désordre occasionné dans leurs circonscriptions électorales lors des scrutins en est la preuve manifeste. Un danger notoire pour le parti en perspective.
Thierry Mocktar




