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samedi, 20 avril 2024

Interview/Laetitia Akogbeto Menzene : « J’aimerais dire aux femmes que leur premier mari c’est le travail, avant le deuxième mari physique qui est l’homme »

Promotrice de la structure ‘’Ladies Car Wash” spécialisée dans le lavage de véhicules des particuliers par des femmes, Laetitia Akogbeto Menzene nous donne les raisons d’une telle initiative. 

MP 
Parlez-nous de vous ?

LAM : je suis Mboué Akogbeto Leticia de nationalité gabonaise, fondatrice du premier institut d’onglerie et décoration ouvert en 2003, qui s’appelait ‘’l’onglerie d’or’’ représentante exclusive de Téléshopping et Euroshoping de TF1 au Gabon, aujourd’hui créatrice du premier lavage de voitures des particuliers tenu par des femmes, et chargée de la clientèle dans une structure bancaire de la place. Je suis issue d’une famille de 11 enfants dont je suis l’avant-dernière.  

MP: Depuis quand existe votre structure ? 

LAM: Ladies Car Wash née le 15 mai 2021, est une structure qui fait dans le lavage des véhicules des particuliers par des femmes. La structure Ladies Car Wash rentre dans le cadre de la décennie de la femme lancée par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, et la première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba. La femme est à l’honneur une chose qui m’a encouragé à aller jusqu’au bout de ce projet. 

MP: Qu’est-ce qui vous a poussé à mettre en place cette structure tenue par des femmes, c’est une première au Gabon

LAM: Quand on va dans d’autres pays, africains comme occidentaux, on prend ce qui est bien et j’ai apprécié ce côté entrepreneurial dans les pays anglophones ou ce sont les femmes qui lavent les véhicules parce qu’étant féministes pure et dure par nature, je me suis dit c’est une ouverture pour les femmes de s’affirmer encore une fois, de prouver à suffisance qu’une femme peut tout faire.  Ce qu’un homme fait avec ses mains, une femme peut bien le faire aussi, donc si des hommes peuvent laver des voitures, les femmes le peuvent également et même qu’elles lavent mieux que les hommes.

MP: Quel est le regard des gens lorsqu’ils voient des femmes lavées des véhicules, chose rare quand même en Afrique et qui n’existe pas au Gabon ? 

LAM: Les gens ont un regard de stupéfaction, un regard surpris, d’étonnement, un regard d’interrogation, de curiosité quand ils entendent que c’est un lavage féminin c’est ‘’oh !’’ Mais dans le bon sens, rien de mauvais.  

MP: quelles sont les difficultés que vous rencontrez ? 

LAM : Au lancement de ce projet il n’y avait pas de difficulté, j’ai pu avoir les personnes ressources comme je voulais, notamment des jeunes femmes abandonnées, celles  vivant seules avec leurs enfants, etc. Il était important pour moi de leurs donner cette opportunité de pouvoir se prendre en main en travaillant au lavage. 

Les difficultés ont commencé après l’ouverture du lavage, les jeunes femmes gabonaises que j’ai privilégié n’étaient malheureusement pas très motivées et dans ce domaine c’est par rapport au nombre de véhicules lavés que tu gagnes ton pourcentage, ça se passe ainsi dans tous les lavages. C’est le premier problème auquel j’ai été confronté, puis vient celui du manque de motivation des femmes.  

MP : Qu’elle est votre source de motivation ? 

LAM: Je suis une Warrior (une guerrière) de nature et une féministe, quand on cumule tout ça, vous avez mon état d’esprit qui est de toujours persévérer, ne jamais abandonné, surmonter toutes les difficultés parce que nous avons cette force, nous les femmes. Nous avons cette force de surmonter toutes les difficultés que nous pouvons avoir, que ce soient les difficultés amoureuses, les pressions, les déceptions… Nous avons cette faculté de tout surmonter et quand on veut atteindre le but qu’on s’est fixé, on se donne les moyens de l’atteindre.  

Moi je me donne les moyens tous les jours. Je me lève tôt, je suis de nature matinale. Ma devise quand je me lève le matin à  5 heures, je fais ma prière avec Dieu on est jamais déçu. Je fais ma prière, je remets ma journée entre les mains de Dieu, libre à lui d’en faire comme bon lui semble et je fonce à mon boulot, c’est ce qui fait ma motivation quotidienne. Je mets le cœur dans ce que je fais parce que j’aime ça, il faut d’abord aimer ce que l’on fait pour avoir les fruits escomptés. 

Pour prétendre attendre les promotions, les nominations et autres, il faut d’abord aimer ce que l’on fait, se fixer un cap, un objectif, un plan de carrière. J’ai des objectifs et je fais tout, je me donne les moyens pour les atteindre et je vous assure qu’avec ce genre d’état d’esprit on gagne à tous les coups et moi je suis la preuve vivante.  

MP : Un message aux femmes gabonaises ? 

LAM : Je vais dire aux femmes de ne jamais abandonner, de se donner les moyens d’atteindre leurs objectifs, d’avoir un métier peu importe lequel, il n’y a pas de sous-métier. Vendeuse ou cuisinière du moment que Dieu t’a fait grâce d’avoir la compétence dans un domaine estime toi heureuse d’avoir ce qu’il t’a donné comme don, à toi seule de savoir l’utiliser.  Quand tu tombes tu dois te relever et continuer ta marche. Il faut mettre sa confiance en Dieu parce que c’est lui seul qui peut nous aider à surmonter les moments les plus difficiles. Et j’aimerais dire aux femmes que leur premier mari c’est le  travail, avant  le deuxième mari  physique qui est l’homme. 

Chaque femme doit faire quelque chose pour s’assumer toute seule, la femme doit être indépendante pour pouvoir compter sur elle, la Bible dit : « Aide-toi et le ciel t’aidera » La société d’aujourd’hui nous recommande à être des femmes indépendantes. 

Propos recueillis par DRB

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