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jeudi, 18 avril 2024

Affaire Yann Bahou : la toile s’enflamme, les mobiles demeurent évasifs

Comme c’est devenu la tendance depuis quelque temps, le Gabon vient à nouveau d’être secoué par un bad-buzz lié à la « mésaventure » à l’aéroport international Léon Mba de Libreville, de Yann Bahou, une animatrice ivoirienne remuée par les éléments de la Police des aires et des frontières (PAF). Si la toile s’est enflammée face à ce qu’elle qualifie d’inadmissible, les mobiles évoqués par l’animatrice laissent cependant transparaître un flou.

« Il est plus difficile sans doute, mais il est peut-être plus courageux, et il est à coup sûr plus juste, d’essayer de comprendre avant de juger », fait remarquer Paul Van Tieghem, un auteur français du 19e et 20e siècle. Si ce conseil suggère à quiconque, une observation minutieuse avant de donner son jugement sur une situation donnée, il faut noter que c’est avec difficulté que la Rédaction de Médiaposte se livre à l’appréciation de la « mésaventure » de Yann Bahou au Gabon.

Victime en début de semaine d’un traitement « reprochable » des éléments de la police des aires et des frontières (PAF) à l’aéroport international de Libreville, non sans explicitement le faire, l’animatrice a soumis au jugement populaire le Gabon tout en se targuant d’avoir rempli toute les formalités pour accéder au sol gabonais. Une situation à l’origine des jugements tranchés entre Gabonais et Ivoiriens qui, plusieurs jours après, continuent cependant de faire bruit.

En effet, c’est dans la foulée d’une invitation elle aussi, non explicitée que l’animatrice s’est rendue au Gabon. Si ce déplacement relève de sa vie privée, il y a qu’arriver à l’aéroport international Léon Mba de Libreville, Yann Bahou s’est fait interpeller par les agents avant de passer environ 15 heures (de 19 à 9 heures) dans les geôles de la police de l’immigration.

« Je me suis rendu au Gabon le mardi  14 septembre 2021 pour une visite familiale. Ayant tous les documents nécessaires pour m’y rendre, j’ai passé tous les contrôles sans souci. A la sortie de l’aéroport, je suis interpellée par un agent de la police de l’immigration qui me demande : vous êtes journaliste Madame. J’ai dit non. Je suis animatrice. Il m’a demandé de le suivre. Chose que j’ai faite sans hésiter », fait remarquer l’animatrice dans son récit.

L’animatrice sera alors interrogée sur les raisons de sa visite au Gabon. A la suite de cette interrogation vont s’en suivre des saisis de documents, des téléphones et une demande d’accréditation de son employeur malgré l’intervention de son « Contact » au Gabon. Une histoire qui soulève moult interrogations. Comment les agents ont-ils su que Yann Bahou travaillait pour un média si cette dernière ne s’était pas présentée comme telle ? Qui est ce contact à l’origine de son déplacement ? Quelle serait le non-dit de cette affaire qui secoue les citoyens de deux pays : le Gabon et la Côte d’Ivoire ?

Pour reprendre Uriel Abaga, un journaliste gabonais avec qui nous partageons le point de vue sur cette affaire, nous sommes face à une « histoire assez rocambolesque sur plusieurs points ».  En effet, « il y a un flux important de personnes qui entrent et sortent du Gabon par l’aéroport international de Libreville. Pourquoi l’a-t-on bloqué elle et pas les milles autres personnes qui sont passées par là cette journée ? Le service de police a-t-il eu vent de quelque chose ? »

A cause de cette mésaventure, ô combien individuelle, le Gabon est à nouveau l’arisé de « nos » frères ivoiriens. L’image du pays est accolée à tous les noms d’oiseaux et entre Gabonais et Ivoiriens ça se lance des patates chaudes. Tout comme l’hospitalité légendaire de ce pays est, le temps de cette affaire, remise en cause. Aux oubliettes le passé ! Place à l’instant présent.

Pour tenter d’atténuer ce vent de chaleur, Yann Bahou aurait sur sa page versé un peu d’eau fraîche en refusant d’être le centre d’un « Conflit diplomatique entre le Gabon et la Côte d’Ivoire ».  Mais le mal est fait et le Gabon paye le prix fort de cette « mésaventure » individuelle. Cette histoire nous montre peut-être que pour la préservation des relations diplomatiques souhaitées par l’animatrice, tout n’est pas diffusable. Ce, quelle que soit la forme. Puisque selon nos sources, il y a eu une mobilisation des autorités réciproque des deux pays.

Michaël Moukouangui Moukala

MEDIAPOSTE
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MEDIAPOSTE, est un media en ligne, qui traite, analyse et décrypte toute l'actualité du Gabon. Il existe depuis 2017.

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1 COMMENTAIRE

  1. Le Gabon se révèle comme un pays hors de l’Afrique. De manières animales de traitement pour son prochain et c’est dommage. C’est vraiment regrettable

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