Si depuis plusieurs mois, il use des subterfuges pour faire vacciner le plus grand nombre de sa population, au Gabon, le Gouvernement vient de franchir la frontière de la vaccination forcée contre la Covid-19. Dès le 15 décembre prochain, période festive, les Tests PCR dont le coût d’établissement est très élevé et la vaccination seront des passes droits pour avoir accès aux lieux publics.
Durant des mois, la question de la vaccination forcée entre l’opinion et le gouvernement a été au cœur de tensions au Gabon. Si l’institution dirigée par Rose Christiane Ossouka Raponda s’est ménagé à cacher son intention de faire vacciner le plus grand nombre des gabonais par force, mettant en avant la responsabilité éclaire dans la démarche de la vaccination, les récentes sorties du ministère de la Santé montrent le contraire.
A partir du 15 décembre prochain en effet, les Tests PCR passent de gratuit à 20.000 francs CFA et de 20.000 francs CFA à 50.000 francs CFA pour les VIP. Dans le même temps, l’accès aux lieux publics sera conditionné par la présentation d’un Test PCR ou d’une carte vaccinale conforme. Il en sera de même pour la circulation après le couvre-feu. En clair, si vous voulez retrouver une vie normale, jouir de vos libertés, choisissez entre dépensez chaque fin de mois entre 40.000 et 100.0000 francs CFA et la vaccination.
Ce qui a été présenté comme des mesures de relance de l’économie ne sont au fond que des mesures de trop, puisqu’elles mettent en évidence le caractère contraignant (obligatoire) de la vaccination alors que le président de la République, Ali Bongo Ondimba et son ministre de la Santé, Dr. Guy Patrick Obiang Ndong ont longtemps laissé entendre qu’il n’y aura pas de vaccination obligatoire au Gabon.
Si le plus grand nombre des gabonais qui refusent de se faire vacciner par contrainte, ne seront pas aptes à payer la facture des Tests PCR, cette décision devrait à contrario avoir un effet pervers sur la relance de l’économie tant souhaitée par les autorités gabonaises. Sans exagération, elle devrait être source de tensions après le mouvement des casseroles qui a secoué les grandes villes du Gabon suite à l’heure d’ouverture du couvre-feu jugé irraisonnable il y a quelques mois.
Dès le 15 décembre, faites-vous donc vacciner ou rester cloitré chez-vous ! C’est le mot d’ordre en sous-entendu que le gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda envoie à la population gabonaise. Ce mot d’ordre laisse d’ailleurs transparaître des tensions qui pourraient dans les jours à venir, faire déborder la retenu d’une population qui n’en peut plus du chemin emprunté par les autorités pour, soit-il dit, lutter contre la pandémie de coronavirus.
Altitude Moukala
