Pour endiguer la question de l’insécurité routière grandissante au Gabon, en réponse aux débordements dont sont les auteurs, de nombreux automobilistes, le ministre des Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi a affiché sa volonté de prendre le taureau par les cornes par des mesures drastiques. Cette posture suscite des interrogations, alors que des préalables manquent à l’appel.
Durcissement des sanctions contre les chauffards auteurs d’infraction, renforcement des contrôles et possibilité de retrait du permis de conduire, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi envisage toutes les possibilités vis-à-vis des automobilistes qui ne veulent pas se conformer. Dans un ton d’une fermeté militaire, le membre du gouvernement a dit vouloir combattre l’incivisme des usagers qui débouchent sur des comportements répréhensibles.
« A compter de ce jour, toute infraction aux règles de sécurité routière sera sévèrement punie. Les auteurs de comportements à risque seront systématiquement verbalisés, immobilisés, voire arrêtés. Les véhicules défectueux ou en surcharge seront retirés de la circulation sans préavis. Il n’y aura plus d’excuses, plus de passe-droits », a fait savoir le ministre.
Si cette décision est diversement accueillie, elle pose cependant une question fondamentale : Ulrich Manfoumbi Manfoumbi a-t-il les moyens de sa politique ? Pour répondre à cette question, on serait tenté de dire « Non » et reconnaître que le ministre s’est trop vite aventuré sur un terrain assez complexe. D’abord, ce dernier aurait dû commencer sa volonté de changer le secteur de transport (routier) par une campagne de sensibilisation sur la sécurité routière et les comportements prohibés. Ensuite, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi devrait tout mettre en œuvre pour disposer des moyens de sa politique, c’est-à-dire, mettre les garde-fous humains, matériels et financiers nécessaires à cette traque des chauffards qui font le succès de l’insécurité routière au Gabon. Enfin, et en bout de fil, procéder aux contrôles et sanctions.
Par exemple, comment rendre efficace la traque des chauffards qui ne respectent pas la non consommation d’alcool au volant ou encore la limitation de la vitesse quand le pays ne compterait que trois (3) radars pour lutter contre les automobilistes qui ne respectent pas le Code de la route. Aux points énumérés plus haut, pourrait également s’ajouter la corruption, un fléau qui gangrène le secteur des transports au Gabon et qui alimente la prolifération des excès au volant.
Si Ulrich Manfoumbi Manfoumbi veut rendre efficace son véto, il devrait commencer par suivre cette logique car ne dit-on pas qu’avant la sanction vient la sensibilisation ?
Le Fils du Bled