À Libreville, la Haute autorité de la communication (HAC) exprime sa préoccupation face à la multiplication des programmes religieux promettant des « guérisons miraculeuses » par la prière. Dans une déclaration officielle, le régulateur a interpellé les médias confessionnels sur ce fait, dénonçant des pratiques qu’elle juge fallacieuses et susceptibles de nuire à la cohésion sociale.
Au Gabon, la Haute Autorité de la Communication (Hac) s’est alarmée de l’augmentation des programmes radiophoniques et télévisés mettant en avant des prétentions de guérisons miraculeuses par la prière. Certaines chaînes confessionnelles, notamment dans le Grand-Libreville, diffusent des messages publicitaires promouvant les capacités de figures religieuses à soigner des maladies complexes ou incurables, là où la médecine moderne échoue. Ces émissions, souvent interactives, permettent à des auditeurs de partager en direct leurs souffrances physiques ou spirituelles. En réponse, les responsables religieux posent des diagnostics à l’antenne, identifient des causes supposées et désignent parfois des individus prétendument à l’origine de ces maux.
La HAC dénonce ces pratiques qu’elle qualifie de publicité mensongère, exploitant la vulnérabilité des auditeurs. Ces émissions risquent selon le régulateur, non seulement de renforcer les croyances infondées, mais aussi de provoquer des tensions sociales et familiales. Selon l’autorité, l’utilisation abusive de la foi dans ce contexte fragilise la cohésion sociale et alimente une méfiance généralisée.
Face à cette situation, la HAC rappelle que, bien que la liberté d’expression soit un droit constitutionnel au Gabon, elle doit s’exercer dans le respect des lois en vigueur. L’article 120 du Code de la communication stipule que « la publicité doit être conçue de manière à ne pas abuser de la confiance des consommateurs ni exploiter leur manque de connaissance ». En conséquence, le régulateur des médias se réserve le droit d’imposer des sanctions aux chaînes et radios qui persisteraient à promouvoir ces pratiques.
Dans un contexte où la foi occupe une place majeure dans la vie de nombreux citoyens, la HAC exhorte les médias confessionnels à veiller au contenu de leurs programmes. Elle insiste sur la nécessité de protéger les auditeurs vulnérables contre les dérives associées à ces promesses infondées. Ce rappel à l’ordre vise à encourager une pratique médiatique responsable, respectueuse des populations et de l’ordre public, afin de préserver un climat de confiance et d’harmonie sociale.
Wylss Ngadi