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mercredi, 24 avril 2024

PAT/SOCIAL-Habitat et logement : au cœur d’une vaste mafia.

Malgré des efforts financiers consentis par le gouvernement en matière de logement social décent, la politique de l’habitat reste encore difficile et inaccessible pour de milliers de gabonais. Deux facteurs, et non des moindres, plombent l’action des pouvoirs publics pour remédier à la difficulté que rencontrent la population. A cela s’ajoute évidemment de l’acquisition d’un loyer modeste ou encore la lourdeur les lenteurs que l’on reconnait dans les différentes administrations gabonaises.

Tout cela est en parfaite inadéquation entre la vision de la politique du logement social prônée par le Président de la République, Ali Bongo Ondimba et l’action du gouvernement en charge de sa mise en œuvre. Le manque de logement social est beaucoup plus ressentie chez les gabonais aux revenus modestes (plus de 80 % de la population) qui croulent dans des espèces de bidonvilles (“taudis” ou  “Mapanes”).                                         

On note également du favoritisme et des injustices entretenus par certaines administrations ou des personnes dans l’attribution à des proches des logements réservés à une catégorie de compatriotes. Une situation qui s’apparente beaucoup plus à de la corruption ou glissement de pots-de-vin.En effet, des citoyens nantis et au-dessus du besoin se retrouvent très souvent favorisés au détriment des véritables nécessiteux.

Des injustices combattues par le chef de l’État qui prône pourtant le partage, l’équité et l’égalité de chances. Dans la mesure où l’unité nationale du pays passe par la préservation de la cohésion sociale et le “vivre-ensemble”. On ne s’étonne pas, dès lors, après des années d’or, la disparition des structures à l’exemple du CREFOGA (Crédit foncier du Gabon), de la BHG (Banque de l’habitat du Gabon), de la SNLS (Société nationale du logement social) ait précipiter la politique du logement au Gabon dans les abîmes sidéraux.

La SNI (Société nationale immobilière) qui semble résister à cette épuration ne se porte guère mieux.

La Caisse de dépôt et de consignation (CDC) qui devait pourtant encadrer cette politique est quasiment absente et ne remplit pas ou peu convenablement sa mission auprès de la population nécessiteuse. Comptant parmi les projets phares de la politique de la mise en œuvre du Plan d’accélération de la transformation (PAT) initié par le Président de la République et proposé au gouvernement, la construction de logements sociaux a été recadrée par le chef de l’État afin de l’adapter aux coûts réels, à la qualité pour tenir compte de l’environnement local et aux délais préalablement fixés dans la livraison des chantiers.

Avec en objectif faciliter l’accès des Gabonais moyens à la propriété en tenant compte de leurs revenus modestes. Grace à leurs revenus modestes, les Gabonais avaient ainsi la possibilité de se les acheter. Ou acquérir des parcelles de terrains viabilisés par les services de l’État. A termes, avec l’appui des partenariats publics-privés (PPP), le programme de construction de logements sociaux ou économiques se devait d’être relayé par des consortiums BTP-Banques. Il restait alors à l’État de veiller à ce que des abus ne soient pas commis par les promoteurs immobiliers.                    

Depuis 2016, avec la concurrence qui devait exister à ce niveau, la réduction significative de l’écart actuel entre la demande et devait pourtant être parfaitement amorcée. Est-il encore besoin de rappeler les détournements massifs de fonds publics dans le secteur de l’habitat au Gabon ?Pour rappel, en 2018, on dénonçait la saisie, au port d’Owendo, de 26 containers de matériaux de construction détournés pour une valeur marchande de 10 milliards de francs cfa. Où en est-on avec l’instruction judiciaire qui avait été ouverte ?

La mafia, ou ce qui en tient lieu d’être, du logement social au Gabon est sous le contrôle même de ces compatriotes qui ont pour mission d’accompagner la mise en œuvre de la politique d’accès à la propriété du chef de l’État, Ali Bongo Ondimba.

Thierry Mocktar          

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