Évincée sans ménagement de leur poste de prédilection, la primature, depuis le départ de Julien Nkoghé Bekalé – dont on ne connaît toujours pas aujourd’hui les véritables mobiles qui ont prévalu, alors que son successeur n’aurait pas fait mieux en plus de temps à la fonction – la communauté fang de la première province du pays, serait-elle sujette d’une “épuration” qui ne dit pas son nom au sein des instances décisionnelles du Parti démocratique gabonais (PDG) ou encore des arcanes du pouvoir ?
Et ce malgré, le ralliement de certains politiques émérites de la trempe de Jean Eyeghé Ndong pour jouer le rassembleur dans la commune de Libreville. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à faire le parallèle de forme entre l’exclusion subit par les fangs de l’Estuaire et la cabale instrumentalisée, par médias à la solde interposés, à l’encontre de la Ministre de l’éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq.
Dont les actes posés à la tête d’un département ministériel toujours considéré de frondeur suscitent pourtant de l’admiration et la satisfaction dans le choix du Président de la République, Ali Bongo Ondimba fait à l’endroit de la native du Komo-Mondah.
La communauté fang de l’Estuaire paye-t-elle, alors au profit de celle opportuniste rivale et minoritaire du groupe “mpongwè-mièné», son allégeance légendaire au pouvoir central, dont les fangs sont restés, en dépit de cette marginalisation, fidèles et loyaux avec ce sentiment de reconnaissance et soutien indéfectible.
L’absence totale des fangs de l’Estuaire dans les nominations ethniques issues du récent congrès ordinaire du Parti démocratique gabonais (PDG) démontrerait de la preuve d’une stratégie visant à exclure la première composante ethnolinguistique (majoritaire) de la province dans le jeu de la campagne présidentielle à venir. Et cela pourrait bien se répercuter au sein du groupe “métié-mérié”.
A quelques six à cinq mois d’une élection présidentielle majeure, comme celle que le pays va abriter prochainement, une telle situation n’apporterait pas la sérénité ou de la confiance à l’intérieur de la province.
Alors même que la principale opposition hostile et radicale au pouvoir d’Ali Bongo Ondimba aurait pour chef de file Jean Ping et Alexandre Barro Chambrier, issus tous deux du groupe ethnominguistique “mpongwè-mièné-oroungou‐nkomi”. Une arlésienne qui devrait constituer une équation difficile pour Ali Bongo Ondimba et le Secrétaire général du PDG, Steeve Nzégho Diéko. Alors que l’on s’accorderait à dire que cette communauté opportuniste, comme on l’observe aujourd’hui à travers le pays, n’aurait pas joué un rôle majeur dans la réélection, en 2016, du président Ali Bongo Ondimba.
Dans l’Ogooué-Maritime, principalement, fief de Jean Ping, le candidat du pouvoir aurait quasiment été malmené par la vague jaune l’opposant. Tout comme dans la commune de Lambaréné et le reste de la province d’ailleurs. Où les barons locaux du pouvoir se sont laissé distancer.
A Libreville et Owendo, dans certains arrondissements à dominance “mpongwè-mièné”, le même échec à prévalu et frisant le ridicule. Malgré les moyens mis à contribution par le candidat de la majorité. Est-ce pour récompenser les moins méritants, que les fangs dans l’Estuaire se trouveraient confrontés à une injustice ?
Comme qui dirait sacrifié sur un autel des intérêts politiques qui ne profitent qu’à une castre de personnes. Dans tous les cas, la “Renaissance” du PDG ne devrait pas être un concept creux. Et l’avenir édifiera les plus sceptiques.
Judicael Ontala
