Morte sous les coups de poignard de son amant, un certain Rodrigue Mintsa Menié, la mort de Béatrice Nzang’son, âgée de 47 ans, survenue hier, mercredi 29 janvier 2025, après 4 jours d’hospitalisation relance le débat sur les violences dont sont victime les femmes au Gabon. Dans le pays, 90% d’elles sont victimes de violences sexuelles, 83% de violences économiques, 64% de violences physiques.
Très connue au Gabon, l’entrepreneur Béatrice Nzang’son n’est plus. Ce jeudi 30 janvier 2025, a-t-on appris, l’entrepreneur social s’en est allé dans le royaume des morts, n’ayant pas survécu aux blessures par poignard que lui a infligées son petit ami quatre jours avant sa mort.
Engagée, dynamique pour la cause des personnes vivant avec un handicap et pleine de vie, Béatrice, la désormais feu vient remplir la liste des personnes, femmes en l’occurrence, mortes sous la colère incontrôlée et incomprises de ces hommes jaloux. Sa mort vient meubler le tableau des femmes victimes de violences au Gabon, alors que selon les statistiques de novembre 2024 du ministère des Affaires sociales le phénomène prend de l’ampleur du fait d’une majorité des femmes subissant ces abus dans le silence, souvent en raison de normes sociales profondément ancrées.
Le drame se serait déroulé à son domicile d’après les faits de l’histoire. « Elle était chez elle. Jaloux de la situation sociale de son amante, le dénommé Rodrigue Mintsa Menie, un coach en développement personnel, est allé la trouver là-bas », explique une source sûre. Certainement au cours d’une dispute, ce dernier va poignarder à mort Béatrice Nzang’son à l’aide d’un couteau. Il aurait même introduit un bois dans son sexe », a-t-on appris de la même source.
Alors que sa victime décède quatre jours après son hospitalisation, le présumé coupable, Rodrigue Mintsa Menie, va être interpellé pour répondre de son forfait criminel auprès de la justice.
Entrepreneure sociale, responsable d’Atace Handi, une plate-forme dédiée aux personnes vivant avec un handicap au Gabon et agent à la Primature, l’amour de Béatrice pour l’humain l’a amené à se battre pour l’amélioration des conditions de vies de personnes vivantes avec un handicap. Elle en avait fait son cheval de bataille depuis 2016.
Si depuis 2021, le Gabon a renforcé les mesures juridiques de protection des femmes, cet effort n’a pas permis de stopper ce phénomène. En effet, dans le pays, selon le ministère des Affaires sociales, 89,9% des femmes ont été victimes de violences à un moment de leur vie.
Toujours au Gabon, la Loi N° 005/2021 du 06/09/2021 portant modification de certaines dispositions de la loi n°006/2020 du 30 juin 2020 portant Code Pénal de la République Gabonaise, en son Article 223-4 bis stipule que le meurtre est puni de la réclusion criminelle à perpétuité, lorsqu’il est commis sur une personne vulnérable, en raison de son âge, de sa maladie, d’une infirmité, d’une déficience physique ou psychique, d’un état de veuvage ou d’un état de grossesse. Ensuite, par le conjoint, concubin ou l’ancien conjoint ou concubin de la victime indépendamment du fait que l’auteur de l’infraction partage ou ait partagé le même domicile que la victime. Ce qui est ici le cas.
Face à ce constat, il est plus qu’urgent pour les autorités d’agir pour mettre fin à cette forme de violence et garantir la sécurité et les droits des femmes au Gabon.
La Rédaction