A l’occasion de la cérémonie d’installation de la coordination de la province de l’Estuaire, Ossimane, une association créée en mars 2024 dans le but de rassembler les forces vives du Woleu-Ntem autour de la vision de développement communautaire, a affiché ses ambitions d’étendre ses tentacules au reste du pays. Cette annonce passe mal alors que l’association marche sur le pas de l’AJEV.
Même engagement, même mode opératoire…environ cinq ans après sa mort, l’image de l’Association des jeunes émergents volontaires (Ajev) se réincarne au travers d’Ossimane, une association au départ exclusivement à caractère nordiste mais qui veut désormais occuper le terrain national. La vague bleue, symbole de l’Ajev a laissé place à la vague blanche au Palais des sports sis au quartier Petit-Paris le week-end écoulé.
Pour la gloire du président de la Transition, Chef de l’Etat, Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema, comme ce fut le cas avec Ali Bongo Ondimba à l’époque, Ossimane veut s’ériger en bouclier politique. Sa sortie, le week-end écoulé ne cache pas cette intention. D’ailleurs, pour asseoir cette volonté, l’Association veut conquérir les neuf provinces.
« Je vous invite, chers membres, à cultiver cette solidarité et à privilégier la complémentarité entre nous. C’est dans l’union que nous pourrons relever les défis qui se présentent à nous et bâtir un Gabon prospère et inclusif » a fait savoir le président Exécutif, Olivier Mebiame Assame, dans son allocution de circonstance.
Le seul bémol est que cette intention ne fait pas l’unanimité. Dès l’annonce de l’élargissement de son influence, ils ont été nombreux à se prononcer contre, mentionnant des irrégularités telles que le nom « Ossimane » en langue Fang, une ethnie gabonaise, qui ne serait pas rassembleur au goût de certains observateurs. Un reproche que partagent d’ailleurs de nombreux ressortissants de cette communauté.
Si l’intention semble bonne selon d’autres, Ossimane doit se pluraliser et prendre conscience des échecs qui ont conduit l’Ajev vers son effondrement. De plus, l’association veut surfer sur un terrain politique quand, sa mission principale est celle de fédérer les forces vives de la nation pour bâtir une vision centrée sur le développement communautaire. En s’attaquant à des couloirs autres que celui-ci, l’association s’écarte progressivement de ses ambitions.
Le Fils du Bled