Le 03 mai dernier au stade d’Akanda, au nord de Libreville, c’est une foule en liesse estimée à près de 40 000 personnes qui a accueilli Brice Clotaire Oligui Nguema pour son investiture en qualité de nouveau président élu de la République gabonaise. L’ancien général qui, dix-neuf mois plutôt, a mis fin au règne de la « dynastie Bongo » n’a pas revêtu de grande tenue d’apparat. Il a recueilli 94,85 % de suffrages à l’élection présidentielle du 12 avril 2025.
En saluant la renaissance de la nation gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema s’est engagé devant Dieu à respecter et à défendre fidèlement la Constitution et l’Etat de droit. Deux principes républicains qui ont été bafoués par les sbires du régime déchu. Des propos d’un novice politique mais que les gabonais connaissent beaucoup plus à travers ses fonctions antérieures au sein de la Garde républicaine dont il s’est, momentanément, mis en disponibilité. On le connaît également dans le pays pour avoir été l’attaché militaire des Ambassades du Gabon au Sénégal puis au Maroc, pays où il a été formé à la prestigieuse académie royale de Meknès.
À 50 ans, Brice Clotaire Oligui Nguema a aussi été l’aide de camp du patriarche Omar Bongo Ondimba jusqu’à sa mort en juin 2009. Après dix-neuf mois de régime d’exception, le président Brice Clotaire Oligui Nguema dispose maintenant de sept ans pour imprimer sa marque et de redresser le Gabon. Un pays riche qui regorge de ressources naturelles mais en proie à des difficultés économiques et structurelles. Le taux de chômage avoisine les 40 % chez la population jeune du pays.
Le chef de l’État s’est également engagé à faire de la lutte contre la corruption l’une de ses priorités pendant son septennat.
Durant la période de transition assurée par la Comité de la transition pour la restauration des instituions (CTRI), le Gabon a été transformé en un vaste chantier. Plusieurs infrastructures sont sortîtes de terre ou ont été réhabilitées. Des réformes économiques et structurelles ont été engagées. Le chômage a pris du recul mais la lutte contre la vie chère et la corruption sont encore endémiques.
Par ailleurs, à peine investi, Oligui Nguema vient de se dédouaner d’une partie de son serment, à savoir le respect de l’Etat de droit et de la Justice, avec l’exfiltration de Sylvia et Nourreddin Bongo alors qu’un procès équitable et digne avait été annoncé.
Thierry Mocktar
