L’État gabonais a récemment mis la main à la poche pour débloquer une somme d’un milliard de francs CFA au profit de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII).
C’était à la faveur de l’Assemblée générale extraordinaire des principaux actionnaires de cette entre entreprise étatique, dont la réunion avait pour but d’examiner la révision des statuts et du règlement intérieur de la compagnie maritime gabonaise ainsi que le bénéfice en nombre d’avantages fiscaux et douaniers consacrés à l’entreprise conformément à la loi des finances.
Une somme qui devra permettre à l’armateur national, en profonde léthargie depuis plusieurs mois, d’accélérer le processus de la relance de ses activités.
De quoi réjouir le comité de direction de la CNNII qui a indiqué orienter le fonds vers la réparation de l’outil de travail. C’est à dire la remise à flots des navires. Toute chose qui laisse perplexe et dubitatif le capital humain de la compagnie qui accuse et traîne plus de quatorze mois d’arriérés de salaires et payement de primes diverses.
Une dette interne estimée à ce jour à plusieurs millions de francs CFA. Comment penser réparer les navires sans penser à l’avenir du personnel ? S’est indigné une source syndicale. Notamment la cristallisation des salaires des mois d’octobre, novembre et décembre 2019. Bien qu’une poignée d’agents avec la bienveillance de la direction ait eu à percevoir des avances de solde à la tête du client.
Il est aussi fait état du reliquat des salaires du mois de décembre 2020, dont une grande partie est toujours impayée. Mais que des privilégiés de la direction générale auraient perçu dans l’anonymat.
En 2021, ce sont les mois d’octobre, novembre et décembre qui seraient également cristallisé à l’exception de ceux des agents qui bénéficient des avantages de liens avec la direction générale de la compagnie. Suite à cette situation de deux poids deux mesures, de nombreux agents responsables de familles gabonaises se retrouvent depuis plusieurs mois dans la précarité. Et en attente de solde de tout compte.
D’ailleurs, selon les mêmes sources syndicales, des procès sont actuellement en instance au tribunal de Libreville à l’encontre de la Direction générale de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale du Gabon. Qui reste insensible à la détresse des agents précarisés. Et dont aucune lueur d’espoir n’est perfectible du côté de la direction générale.
Qui, il semble, œuvre pour le boycott de la politique d’Ali Bongo Ondimba. Auprès de qui les agents de la CNNII s’en remettent pour son arbitrage. Compte tenu du fait que toutes les voies de recours au dialogue inclusif sont désormais rompues à la CNNII.
Thierry Mocktar