Située dans la province de l’estuaire notamment dans le département du Komo-Océan non loin du Parc Pongara, la commune de Ndzomoé ressemble à un village oublié. La-bas, la misère et la pauvreté côtoient le quotidien des habitants.
Presque inconnue du grand public, la commune de Ndzomoe est située dans le département du Komo-Océan, province de l’estuaire. On s’y rend par voie maritime uniquement, la traversée de la mer dure environ 1h.
Pour joindre la commune de Ndzomoé partant du débarcadère du village « Bissoname », il faut nécessairement rouler à bord d’un véhicule 4X4 durant 45mn sur une route forestière ancienne.
Voir un véhicule à Ndzomoe relève d’un miracle, en dehors des 4X4 de M. Beti réservés aux touristes qui viennent visiter la zone y compris celui du Conseil Départemental.
Aucun autre véhicule n’est perceptible dans cette partie du Gabon. Ce manque de moyen de locomotion coupe ce « village » oublié du reste du Gabon. Face à ce cantonnement, la désolation s’installe.
La pauvreté et la misère sont l’onde de choc. L’on se croirait dans un village à l’abandon. Érigée en commune par feu Omar Bongo Ondimba en 1998, Ndzomoe ressemble à certains villages oubliés du Gabon qu’a une commune normale ayant caressé le développement.
Les carences sont nombreuses et cela retarde son développement. Eau potable, routes praticables en toutes saisons, dispensaire dans une « ville » ayant pourtant des attraits touristiques, Ndzomoe manque de tout. Là-bas, l’agriculture est la seule source de procuration de nourriture pour les habitants.
Comme bien d’autres destinations de l’arrière-pays frappées par l’exode rural, Ndzomoe se vide, et même très vite de sa population, en raison des conditions de vie préhistorique.
Les jeunes partent pour les villes avoisinantes notamment à Libreville et ses environs à la recherche des meilleures conditions de vie. Aujourd’hui, la commune ne compte que quelques dizaines d’habitants, trente (30) selon nos sources.
Le Maire et le Préfet ne résident pas à Ndzomoe, ils y vont très peu, essentiellement lors des fêtes de l’indépendance. Les populations sont ainsi abandonnées à elles-mêmes.
« Le maire de la commune et le préfet vivent à Libreville depuis des années, alors qu’ils ont des habitations et des bureaux équipés par l’état gabonais ici, pareillement pour les eaux-et-forets qui ont une base à Ndzomoé » a souligné Paul Kombila, habitant de Ndzomoe.
Avant de rajouter ; « nous sommes abandonnés à nous-mêmes, beaucoup meurent ici faute de moyens de locomotion pour se rendre à Libreville. Nous vivons ici comme si nous étions à des milliers de kilomètres de la capitale gabonaise, c’est vraiment dommage », s’est-il exprimé.
Réputés pour son paysage au point d’en faire, un lieu touristique, la commune de Ndzomoe peut pourtant ressembler à une ville moderne si les autorités municipales lui accordent de l’importance. Mais jusqu’à quand Ndzomoe va-t-elle se mourir sous le regard indifférent des autorités ?
Par Pierre BOUTAMBA