Peu regarder, mis à part lors des parties de pêche, les verts de terre, ces habitants des sous-sols des champs, massifs et potagers, inoffensifs mais essentiels à l’agro-écologie jouent un rôle crucial dans l’agriculture.
Ils figurent parmi les animaux qui attirent le moins d’attention. Certains parmi nous éprouvent même du dégoût à leur vue, quand d’autres se rappellent d’eux uniquement lorsqu’il s’agit d’effectuer une partie de pêche.
Si leur existence interpelle peu la curiosité humaine encore moins la sympathie, les verts de terre, ces invertébrés inoffensifs jouent et pourtant un rôle central dans l’agro-écologie. En grande majorité, les produits agricoles que nous consommons dépendent de leur bienveillance.
En effet, malgré leur manque de pattes, yeux, poumons, les verts de terre contribuent sans relâche à la bonne qualité des sols où la nature les dispose. Ils limitent l’érosion des sols par l’effet du ralentissement du ruissellement des eaux grâce aux surfaces souterraines créées.
Il s’agit des galeries, ouvertes à la surface du sol qui constituent des voies d’écoulement des eaux notamment de pluies. Ces galeries créées favorisent ainsi la porosité des sols qui facilite la circulation des de l’eau, de l’air et d’autres organismes vivants utiles aux plantes.
Ces animaux insignifiants jouent donc un rôle important dans le cycle de croissance des plantes. « Les verts de terre sont utiles à l’agriculture, car ce sont ces invertébrés qui font des galeries dans le sol. Lorsque les pluies tombent, ce sont ces galeries qui vont être des stockages d’eau. Cela fait que lorsqu’il n’y a plus de pluie, la plante va envoyer ses racines dans les galeries creusées par les verts de terre et ces galeries vont garder un peu d’humidité, un peu d’eau que les racines vont aller explorer en période de sécheresse », explique Jean-Jacques Edzang Mba, Ingénieur agronome à l’Institut gabonais d’appui aux développement (IGAD).
« Sentinelles des champs », les verts de terre sont d’un apport non négligeable pour nos champs, nos plantations, jardins, bref pour tout usage du sol à caractère agricole. Par leur action, ils contribuent à l’équilibre naturel et agissent en faveur de l’agro-écologie. Pour l’ingénieur, « tuez toute cette vie biologique qui se trouve dans le sol, vous aurez un problème et votre sol va devenir stérile ».
La Lettre Verte
