La Task Force sur la dette intérieure et extérieure a récemment fait des révélations fracassantes sur des saisies importantes réalisées dans le cadre de ses missions d’investigation. Selon le rapport publié par l’organisation, plus de 100 milliards de francs ont été saisis dans des comptes bancaires logés auprès de différentes banques locales. Ces chiffres astronomiques ont immédiatement attiré l’attention des gabonais et soulevé une multitudes de questions.
Malheureusement, le rapport fournit peu de détails sur la nature des investigations menées par la Task Force, ainsi que sur les crimes financiers présumés commis par les personnes physiques et morales concernées. Ce manque de transparence laisse le public dans l’expectative et suscite de nombreuses interrogations quant aux motifs et à la méthodologie de ces saisies.
Les gabonais s’interrogent également sur le choix de la Task Force de ne pas révéler les noms des personnes concernées ni l’identité des entreprises visées par les saisies. Certains estiment que la divulgation publique de ces informations serait cruciale pour permettre une véritable reddition des comptes et prévenir toute complicité ou favoritisme. L’opacité qui entoure ces saisies risque de jeter le doute sur l’impartialité du processus.
D’autre part, la destination des fonds saisis demeure également floue. Les citoyens se demandent si ces milliards de francs seront restitués, et si oui, comment et à qui. La Task Force et le ministère de la Justice seraient bien inspirés de clarifier ce point crucial afin de garantir la crédibilité de leurs opérations et de rassurer la population.
Dans un pays où la lutte contre les crimes financiers et la création d’un système financier transparent et intègre sont des priorités nationales, il est essentiel que la Task Force et les autorités judiciaires fassent preuve de transparence totale dans leurs actions. Les saisies record de plus de 100 milliards de francs méritent une explication détaillée et une communication ouverte afin de dissiper tout doute et de préserver la confiance de la population.
Pierre Boutamba
