Face à ce qu’elle qualifie d’absurde et de démagogique, Dynamique Unitaire (DU), à travers la voix de son président, Jean Remy Yama a dévoilé le 26 février dernier son intention de prendre part aux « manifestations citoyennes de défiance contre le confinement et le couvre-feu ». Une posture d’intolérance pour un mouvement à caractère professionnelle cloitré dans des oppositions tous azimuts, qui ne profite pas au pays.
Depuis les événements dits de « casseroles » qui ont secoué le pays il y a plusieurs jours, avec la mort de deux compatriotes, ils sont nombreux, les acteurs publiques à se relayer pour dire leur mécontentement. Si cet exercice est tout à fait autorisé, force est de s’interroger sur les chemins empruntés par certains de ces acteurs. C’est notamment le cas de Jean Remy Yama, président de Dynamique unitaire (DU), une confédération intersyndicale.
Dans une déclaration prononcée vendredi 26 février 2021, ce mouvement sensé existé pour la cause des travailleurs a affiché sa volonté de faire partie des « manifestations citoyennes de défiance contre le confinement et le couvre-feu » dans notre pays.
Dynamique Unitaire s’insurge contre les dernières mesures prises par le Gouvernement, en vue de protéger la population contre le regain de la pandémie de coronavirus au Gabon. Dans la foulé de son discours, DU « appelle à la levée de toutes les mesures liées au confinement et au couvre-feu, en optant pour la politique de l’immunité collective. » De même, s’oppose-t-il à « toutes mesures implicites tendant à la vaccination obligatoire et à toutes opérations commerciales liées à la vaccination volontaire. » Un discours intolérant à l’opposé du choix personnel de l’individu face à la volonté ou non de se faire vacciner.
De même, un déni de missions de ce syndicat qui non seulement sort de son champ d’action, mais en plus, choisi la voie du « chao » plutôt que celle de l’union dont le Gabon en a actuellement besoin. De quoi soulever d’autres interrogations sur les desseins de DU, alors que de nombreuses questions liées à la condition du travailleur au Gabon souffrent d’un manque d’écho de mobilisations.
En effet, il est du rôle de l’Etat de veiller au bien-être et à la sécurité de ses populations. Certes, certaines mesures prises dans le cadre de la lutte contre cette pandémie peuvent présenter certaines limites, mais l’Etat agit en fonction de l’instant et suivant ce qu’il juge utile et nécessaire à faire pour préserver la sécurité de ses populations. C’est dans ce sens qu’il faut appréhender les dernières mesures gouvernementales de riposte contre la pandémie de coronavirus.
Quand à DU, l’option de la rue, de la défiance en lieu et place de la tolérance et du dialogue ne gagne pas dans un pays déjà meurtrie par une crise qui affecte le fonctionnement depuis bientôt un an. Jean Remy Yama et les siens gagneraient pour une fois à accompagner l’Etat dans cette lutte, même si en toute situation, le désaccord est permis. C’est du moins aussi le sens d’un mouvement syndical, quand on sait que la période n’est pas favorable à une désunion des fils et filles du Gabon.
Pierre BOUTAMBA
