Dans un ouvrage littéraire, paru par ses soins il y’a quelques années, dans lequel il se livrait à une autocritique du régime qui lui a façonné des années durant, Zacharie Myboto, reconnaissait « Assumer » sa part de responsabilité dans la gestion chaotique qui avait été faite au pays. Du haut de ses 56 ans de vie politique nationale au Gabon, le patriarche ne semble plus « Assumer » réellement les bruits d’implosion de la formation politique, dont il est à la tête depuis une décennie.
Soutenant respectivement, à travers leurs partisans, les candidatures de Paul Marie Gondjout pour l’un, et de Paulette Missambo pour l’autre, Zacharie Myboto et Casimir Oye Mba ont-ils finalement déterré la hache de guerre pour s’assurer le contrôle du parti au lendemain de l’élection du nouveau président ? Un jeu de cache-cache qui semble perdurer au sein d’une formation ivre et à la dérive sans son capitaine.
Depuis le décès de son initiateur, feu André Mba Obame, les départs successifs de certains de ses co-fondateurs : Jean Eyeghé Ndong, Bruno Ben Moubamba, Gérard Ella Nguéma, Estelle Ondo, Mike Jocktane… l’Union nationale ne vit plus qu’au rythme des dissensions politiques internes qui régulent son fonctionnement.
La parodie de congrès organisée en décembre dernier, n’était en réalité que la face cachée de l’iceberg. De nombreux militants s’étaient opposés à ce que le chef du parti n’impose à la présidence son gendre, Paul Marie Gondjout pour « assumer » les charges après son retrait de la scène politique. Livrée à la vindicte de trois fractions : le clan Myboto-Gondjout, le clan Oye Mba-Missambo et le clan Minait Ebeyard, l’unique député du parti, que l’on dit en position de rallier pour la bonne cause le clan rival Oye Mba-Missambo.
Avec la présence de la candidature rivale de Paulette Missambo, l’ancien candidat unique Paul Marie Gondjout devrait forcément revoir ses stratégies. Lors de sa déclaration de candidature, Paulette Missambo s’est définie comme la candidate du renouveau pour le rayonnement de l’Union nationale. Compte tenu du fait que, ces dernières années, le parti a considérablement perdu de son lustre. Et où règne des conflits d’intérêt sans partage.
Une absence du jeu politique qui affecte l’Union nationale d’une méconnaissance de la réalité politique actuelle. Pour de nombreux observateurs politiques, une victoire de Paulette Missambo à la Présidence de l’Union nationale sonnerait le glas de la fin de règne et l’hégémonie du clan Myboto-Gondjout à la tête du parti. Une victoire que devrait savourer Casimir Oye Mba.
Par : Thierry Mocktar