C’est le défunt Président Omar Bongo Ondimba, à chaque fois qu’il en était confronté, qui aimait rappeler que : » Il n’y a pas d’ethnie dominante, ni supérieure ni minoritaire à d’autres. La seule chose que je sache c’est que nous sommes tous des gabonais ». Des années après le décès de l’ancien président, manipulé à dessein pour des intérêts politiques mesquins et égoïstes par de nouveaux politiques sédentaires en manque d’assise, le débat de l’ethnicisme refait curieusement surface dans le pays.
Comme cela a très souvent été le cas dans certains milieux politiques à l’approche des échéances électorales. Mettant au pilori les « Fangs ». Comme si ces derniers se devaient d’être marginalisés dans la répartition des responsabilités politiques. Pourtant selon des estimations et données statistiques, les « Fangs » représenteraient à eux seuls entre 40 à 45 % de la population du pays.
Une force ethno socio linguistique avec laquelle il faudrait pourtant prendre en compte. Au regard de la capacité de la communauté à influencer le débat sociopolitique et électoraliste du Gabon, ainsi que dans la préservation des équilibres géostratégique, géostratégique et la préservation du vivre-ensemble. Durant ses 42 ans de règne (1967-2009), Omar Bongo Ondimba à puiser l’essence de ses Premiers ministres dans la province de l’Estuaire, principalement au sein de la communauté « Fang » : Léon Mebiame, Casimir Oye Mba, Paulin Obame Nguéma, Jean Francois Ntoutoume Emane et Jean Eyeghe Ndong. Son successeur, Ali Bongo Ondimba, en dix ans de magistrature, sur les six Premiers ministres appelés à conduire l’action du gouvernement sous la politique de l’Émergence, quatre, parmi lesquels : Paul Biyoghé Mba, Raymond Ndong Sima, Daniel Ona Ondo et Julien Nkoghé Bekalé sont issus de la communauté « Fang ».
Cette confiance renouvelée à la communauté n’est pas pour plaire à certains troubadours en bouffonnerie politique, initiateurs du concept « TSF » (Tout Sauf les Fangs). Qui pensent ravir cette confiance faite aux « Fangs ». Un concept cynique et inique visant la déstabilisation de l’équilibre social du pays et son vivre-ensemble. D’aucuns estiment pour leur part qu’il s’agit, en réalité, d’une habile stratégie visant à « écarter » les « Fangs » de la sphère décisionnelle de l’État. Ou d’en faire une faible représentativité de ses derniers dans l’appareil protocolaire de l’État.
Alors que par sa personnalité originelle, le « Fang », naturellement, ne s’est jamais senti dans la peau d’un sous-homme, indiquent certains antropologistes. Au bout du compte le concept « TSF » s’est, au finish, révélé être un véritable échec pour ses concepteurs. Qui le brandissent à chaque fois pour présenter les « Fangs » comme étant des aspirants au pouvoir suprême du pays. Une stratégie de trompe à l’œil. Pour exemple, pendant que l’on laissait croire, en 2015, à l’opinion nationale qu’un ancien Premier ministre serait le potentiel adversaire à la candidature d’Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle, à l’inverse ce fût un éminent membre influent de ce concept qui est passé au révélateur.
En démissionnant de ses prestigieuses fonctions et du parti au pouvoir pour se présenter comme candidat au scrutin. Et que dire de l’autre qui fût Coordinateur de campagne du candidat de la majorité dans sa province, et qui finit par le trahir le jour même du scrutin avant de s’offrir un exile doré à l’extérieur du pays où il passe désormais pour un acteur de l’opposition. En réalité comme dirait certains analystes, présente dans au moins cinq des neuf provinces du Gabon, l’Homme « Fang » fait peur à ses adversaires. C’est d’ailleurs ces stratégies qui sont savamment mises en œuvre et planifiées pour la déstabilisation des « Fangs ».
A l’exemple du projet de loi portant sur la modification et complément de certaines dispositions de la loi 19/96 du 15 avril 1996 relative à l’élection des membres des Conseils départementaux et des Conseils municipaux présentés par le Conseils des Ministres du 20 novembre 2020. Des velléités de nuisances qui n’ébranlent en rien les « Fangs », malgré la marginalisation qui leur est faite. Comme le disait Luc de Clapiers : »L’art de plaire est l’art de tromper ».
Par Thierry Mocktar