La remise des bulletins de notes le samedi 20 Mars 2021, pour le compte du premier quadrimestre au lycée public Simon Oyono Aba’a, dans la commune de Bitam dans la province du Woleu-Ntem a été marquée par de vives tensions entre l’administration et les élèves.
Le premier quadrimestre de l’année académique 2020-2021 a connu une épilogue houleuse au sein du plus grand établissement scolaire de la ville des trois frontières.
Au moment des calculs de moyennes, un exercice qui se fait toujours entre les enseignants et les élèves, les notes communiquées par les premières cités n’ont rien à voir avec celles qu’ont en possession les élèves. « J’ai toutes mes notes de devoir en mathématiques qui me donnent une moyenne de 11/20 mais mon enseignant me communique 07/20 », a déclaré une élève inscrite en 4e B.
Une situation relevée dans de nombreuses classes de cette structure scolaire. D’après certaines sources internes, les enseignants nouvellement affectés et sans salaires attribueraient volontairement des sous-moyennes aux élèves pour leur demander par la suite des sommes d’argent dérisoires en contre partie des notes loin de refléter le niveau réel des apprenants.
« Après le calcul des moyennes en classe avec notre professeur de philosophie, je me suis rendue à son domicile pour lui remettre 3.000 francs CFA et dans le bulletin j’ai retrouvé 12/20 au lieu de 07/20 », a révélé une élève en classe de 1ère B1 qui a requis l’anonymat.
Au sein de l’effectif des enseignants, on retrouve également les vacataires que la direction du lycée a du mal à gérer financièrement. Ces derniers compensent alors ce déficit en commercialisant les notes. « Certains enseignants ont établi des listes pendant le calcul de moyennes dans laquelle on retrouvait le nom de l’élève et les notes qui variaient en fonction de la somme d’argent qui était proposée » a lâché un élève.
La remise de ces bulletins s’est faite en l’absence des élèves qui ont été interdit de franchir l’enceinte de l’établissement.
Un groupe d’élèves avait décidé à la veille de boycotter cette remise des bulletins. De l’administration aux enseignants en passant par les élèves eux-mêmes, les coupables sont partout mais les responsabilités sont graduelles.
Arthur Asseko
