Le drame du naufrage du bateau « Esther Miracle » n’en finit pas de faire parler de lui au regard du moment de deuil national et de recueillement que vit le Gabon. Lors de la rencontre entre le Premier ministre, les responsables administratifs et agents du Ministère des transports dans tous ses pans sectoriels (terre, air, mer, ferroviaire), Alain-Claude Billie By Nzé a sonné le clairon des sanctions qu’il assumera pour le bon fonctionnement de l’administration publique.
Lors d’une précédente rencontre réunissant les responsables de la haute administration du pays, le chef du gouvernement avait déjà mis à l’index les conflits d’intérêts, le laxisme et la corruption qui gangrènent le fonctionnement optimal du service public au Gabon.
Dont les conséquences inéluctables se traduisent, aujourd’hui, par le drame du « Esther Miracle » qui endeuille plusieurs familles gabonaises. Ce naufrage est certainement la goutte d’eau de plus qui aurait déborder du vase pour faire sortir le chef de l’administration publique de sa réserve, et dénoncé la complaisance, la négligence, la compromission et les passe-droits qui sont légions dans différents segments du Ministère des transports.
Des actes qui ont toujours eu raison des responsables nommés à la tête de ce département ministériel. Compromettant parfaitement la mise en œuvre des réformes et de l’action gouvernementale. Dont le dernier fait en date est la démission de l’ancien Ministre Brice-Constant Paillat. Certainement pas responsable au premier plan de ce drame, mais qui a tiré les conséquences de cette tragédie, par l’incurie et les pratiques de malversations qui plombent l’administration des transports.
Spécifiquement dénoncées par les syndicats à la Direction générale des transports terrestres et à la Direction générale de la marine marchande. Dont le directeur général, Fidèle Angoué Mba, encore en garde à vue préventive, aurait fait des révélations troublantes quant au déroulé de la certification du bateau « Esther Miracle ». Qui, « miraculeusement » aurait obtenu de la dite administration maritime, une documentation complaisante de navigation.
En effet, il est de notoriété que certains agents de l’administration publique gabonaise ne prennent pas toujours conscience de la gravité des actes anodins posés dans l’exercice de leur fonction.
« Dans les jours à venir, je proposerais au chef de l’État des décisions que j’assumerai. Elles seront dures, elles seront difficiles mais j’assumerai en tant que chef du gouvernement », a prévenu Alain-Claude Billie By Nzé, à l’endroit des agents du Ministère des transports et prenant l’engagement de la responsabilité gouvernementale.
Occasion pour le chef du gouvernement d’appeler les uns et les autres au sens de la responsabilité et la rigueur dans la gestion de la chose publique.
Le malheureux événement du « Esther Miracle » devrait servir d’exemple à tous les gestionnaires de la chose publique du pays afin que cela ne se reproduisent plus. En effet, le phénomène de la corruption dans l’administration publique gabonaise, en parfaite violation du Code d’éthique de la fonction publique, a atteint des proportions inquiétantes pour devenir une préoccupation majeur pour les gouvernants.
Thierry Mocktar