Le secteur des transports au Gabon traverse une période de vives tensions, alors que les taximen traditionnels expriment leur frustration face aux récentes politiques mises en place par le CTRI. Serge Bertrand Békale, président de la Fédération des syndicats des transports autonomes du Gabon (FESYTRAG), dénonce des pratiques jugées discriminatoires à l’encontre des taximen historiques, créant ainsi une fracture entre les « Gabonais de première zone » et ceux de « seconde zone ».
Depuis des décennies, les taximen jouent un rôle décisif dans le quotidien des Gabonais, contribuant aux recettes fiscales tout en soutenant leurs familles. Cependant, l’arrivée de nouveaux véhicules est perçue comme une opportunité pour les jeunes conducteurs, laissant les professionnels expérimentés sur le carreau. La récente décision d’imposer des tests d’aptitude et le paiement d’une carte professionnelle aux taximen en place, tout en exemptant les nouveaux arrivants de telles obligations, a exacerbé les frustrations.
Serge Bertrand Békale souligne également l’inégalité qui prévaut en matière de permis de conduire. Alors que certains conducteurs de taxi récemment installés circulent avec un permis de catégorie B, les anciens taximen sont contraints d’utiliser un permis CD, ce qui est perçu comme une discrimination institutionnelle. Cette situation remet en question les promesses de justice et d’égalité formulées par le CTRI.
Les revendications des transporteurs historiques s’intensifient, alors qu’ils se sentent de plus en plus relégués au second plan. « Pourquoi continuer à payer des taxes municipales si nous sommes traités comme des citoyens de seconde zone ? », s’interroge Serge Bertrand Békale, appelant le ministre des Transports à reconsidérer sa politique. Il avertit qu’une potentielle grève pourrait paralyser le secteur des transports si aucune solution n’est trouvée rapidement.
Sofia
