La mascarade électorale perpétrée le 27 Septembre dernier et dont le ministère de l’Intérieur et ses démembrements (Commissions électorales) est tenu pour responsable, en complicité tacite avec certains acteurs de l’Union démocratique des Bâtisseurs (UDB), divise actuellement le pays.
Au regard de ces sulfureux scrutins, les gabonais, à quelques jours de l’ouverture de l’année judiciaire, ont désormais les yeux rivés vers le volumineux dossier de recours en annulation en instance au siège de la haute juridiction. Ils s’interrogent de savoir si la Cour Constitutionnelle trouvera l’épilogue pour apaiser « la crise » politique perfectible sur l’ensemble du territoire national, alors même que le corps social préconise l’annulation totale, pure et simple, de la tragédie électorale afin que le Gabon puisse (re) trouver la dignité de son expression démocratique impulsée avec l’élection présidentielle du 12 avril 2025.
Dieudonné Aba’a Owono – Président de la Cour Constitutionnelle – saura-t-il se départir des affinités partisanes avec l’Union démocratique des Bâtisseurs (UDB) pour sauver l’honneur du Gabon, souillé par cette mascarade électorale ? Certaines langues tancent le haut magistrat de fervent militant du parti présidentiel. Validé une telle forfaiture consisterait d’après certaines, à occasionner le recul de l’élan de l’expression démocratique acquis par le Gabon depuis le coup de la libération du 30 août 2024.
Longtemps considérée à tort ou à raison de « tour de Pise » pour beaucoup de ses contradicteurs de l’époque, la Cour Constitutionnelle ne se doit de tourner le dos à l’inconcevable tragédie électorale. Et pour cause : la Ve République ne devrait pas se transformer en une République de « tricheurs ». A en croire de nombreux avis, ceux qui étaient hier désignés au sein du Parti démocratique gabonais (PDG) comme les tricheurs des élections ont réapparu au sein du parti présidentiel avec les mêmes pratiques tout en banalisant le degré des fraudes massives actuellement dénoncées à travers le pays. L’ampleur des dégâts occasionnés serait une atteinte grave à la dignité de la nation gabonaise.
Pourtant les Gabonais s’accordent à dire que depuis la Conférence nationale de 1990, jamais le pays n’a été le théâtre d’une élection politique aussi « bâclée ». Que s’est-il donc passé entre le 12 avril et le 27 septembre 2025 ? Seul le ministère de l’Intérieur et ses démembrements en ont la réponse. En effet, cinq mois à peine après l’organisation d’une élection présidentielle dont le processus aurait enchanté la communauté internationale, le Gabon a considérablement pris, en quelques mois, du recul démocratique en matière électorale.
Manque de transparence, manipulation des résultats, manque d’équité et surtout de crédibilité, les maux électoraux, qualificatifs des dernières élections législatives et locales sont graves. Des irrégularités consécutives à une collusion affective dans le processus électoral entre les membres des commissions électorales et des candidats du parti au pouvoir dans certaines circonscriptions.
Thierry Mocktar




