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dimanche, 24 novembre 2024

Scandale financier au Gabon : Marjoris Financial Group et BEMS dans des micmacs compliqués ?

L’univers de la finance au Gabon est-il si subordonné que cela aux pratiques douteuses et autres irrégularités en matière d’opérations de grande envergure ? C’est la question qu’on se pose, lorsqu’on sait que le ministre de l’Économie et des Participations, Mays Mouissi, a pris une décision sans précédent en annulant les mandats de deux arrangeurs majeurs, Marjoris Financial Groupe et Building Emerging Markets Securities (BEMS), pour des montants astronomiques de 300 milliards et 400 milliards de francs CFA respectivement.

En ce qui concerne Marjoris Financial Groupe, un acteur pourtant bien établi sur la scène financière, a été incapable de mobiliser des fonds depuis décembre 2023. Toute chose qui n’a pas manqué de susciter des inquiétudes quant à sa stabilité financière et sa fiabilité en tant qu’arrangeur. Cette défaillance a profondément gêné les autorités gabonaises, qui se sont posé des questions sur la gestion interne de l’entreprise et sa capacité à honorer ses engagements.

D’autre part, Building Emerging Markets Securities (BEMS), une société de bourse relativement nouvelle sur le marché, a attiré l’attention des autorités gabonaises pour des raisons troublantes. Créée seulement deux mois avant d’obtenir un montant colossal de 420 milliards de francs CFA, BEMS est au cœur de soupçons de pratiques douteuses et d’opacité financière. En effet, la société a lancé un placement privé de 20 milliards de francs CFA sous le nom d’EOG PP 6,5 NET 2024-2028, avec une période de souscription allant du 27 février au 15 mars 2024.

Bien que le montant levé ait été de 20 milliards de francs CFA, seuls 16 milliards ont été transférés au Trésor public. Les autorités se questionnent donc sur la destination des 4 milliards restants. Qu’en a-t-on fait ? Un manque de transparence et de reddition de comptes de la part de BEMS qui inquiète de nombreux compatriotes gabonais.

Face à ces révélations, les autorités compétentes ont pris des mesures en lançant une enquête approfondie pour faire la lumière sur ces transactions suspectes et clarifier les circonstances entourant la disparition des 4 milliards de francs CFA. Les frais de l’opération ne suffisent pas à justifier cet écart financier. Il y a bel et bien un doute sur l’intégrité des pratiques de BEMS. La transparence et de la responsabilité dans le secteur financier devraient être des maîtres-mots en ces temps de Transition.

Il y a nécessité d’une surveillance rigoureuse et d’une réglementation stricte pour prévenir de tels scandales à l’avenir. Il est en outre évident que les plus hautes autorités sont en droit d’exiger des explications claires et des mesures correctives pour restaurer la confiance dans le système financier du Gabon.

Nous y reviendrons.  

Pierre Boutamba

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