Il passerait, très certainement, pour l’un des candidats irréductibles de l’opposition à la prochaine élection présidentielle 2023. Mais l’affaire du « milliard » de francs de Kabala – dans le sud-est du pays – pourrait fortement compromettre une potentielle candidature de Guy Nzouba Ndama.
Désormais reclus, assigné à résidence et interdit de sortie du territoire national, le leader démocrate verrait ainsi compromis sa participation au scrutin. Une élection couperet qui sonne comme celle de la dernière chance pour l’opposition gabonaise. Car bénéficiant d’une liberté provisoire. Guy Nzouba Ndama verrait également son avenir politique hypothéqué.
Même si au sein de sa formation politique l’on semblerait afficher une sérénité. De quoi faire le lit à une très probable candidature au président honoraire, le docteur Séraphin Akouré Davain. Toujours est-il que l’on ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes.
L’opposition gabonaise perd, très certainement, un potentiel candidat de taille pour faire front, dans dix (10) mois, à celui de la majorité, qui ne pourrait être que le président sortant Ali Bongo Ondimba.
D’ailleurs, le camp de la contestation au régime du président Ali Bongo Ondimba – au regard des tribulations en son sein – a quasiment perdu en sérénité et de son aura. Le départ pour cause de ralliement à la majorité de plusieurs figures de proue : René Ndemezo’o Obiang, Charles Mba Ékome, Jean Éyéghe Ndong, Féfé Onanga, Frédéric Massavala, Vincent Élla Ménié, Norbert Diramba, Jean-Pierre Doukaga Kassa et autres, en est la parfaite illustration.
Alors que dans l’ensemble des partis politiques qui composent (encore) l’opposition gabonaise, aucune personnalité n’est parvenue à s’imposer comme leader. Afin de prétendre au leadership de l’opposition comme en 2016 avec Jean Ping.
C’est bien par la « petite porte » que l’ancien président de l’Assemblée nationale risquerait de mettre un terme, de manière quelque peu rocambolesque, à une longue et riche carrière politique, dont le chemin fût jusqu’alors, parsemé d’embûches.
Samedi 17 septembre dernier, Guy Nzouba Ndama – président du parti Les Démocrates, a été interpellé par la gendarmerie gabonaises à la frontière de Kabala, au sud-est du Gabon, revenant du Congo-Brazzaville, voisin. L’homme était en possession d’une forte somme liquide évaluée à un milliard 190 millions de francs CFA. Guy Nzouba Ndama a, finalement, été remis en liberté provisoire, ce 20 septembre par la Cour criminelle spéciale. Il encourt une peine d’un an de prison ferme.
Thierry Mocktar