Alors que dans plusieurs autres circonscriptions l’on s’attèle déjà à l’abordage du dernier virage des élections avenirs, dans la première province du pays c’est quasiment le statut-quo. On marque le pas. Plusieurs pesanteurs de « coaching » et de « casting » sont à l’origine dénoncent, pêle-mêle, plusieurs cadres du parti dans un esprit de révolte. Au regard de l’indifférence affichée par certains hauts responsables du parti. Qui préfèrent s’accorder à la préservation de leurs intérêts.
Les apparences qui sont parfois trompeuses, et une parfaite illusion gagne désormais le terrain et les militants du Parti démocratique gabonais (PDG) dans la province de l’Estuaire. A l’approche des élections générales, les principaux soutiens de la candidature du Distingué Camarade Président sont dans l’engrenage d’un dériveur. Sorte de voilier à deux voiles naviguant sans timonier.
Toute chose qui traduit l’absence de cohésion et de solidarité dans un magma où chaque responsable politique prône désormais pour sa chapelle et son intérêt personnel. C’est dire ce climat de malaise profond qui traverse le parti au pouvoir dans l’Estuaire. Le Secrétaire général, Steeve Nzégho Diéko, lors de la tournée de sensibilisation du ‘’Rendez-vous du militant’’ a dû se rendre compte de l’évidence palpable.
Une austérité qui n’est pas prête de galvaniser les troupes et rassurer pour 2023. Nombreux cadres du parti – et non des moindres – se plaignent d’une absence de réunions de haut rang entre les différents responsables pour définir une orientation commune. ‘’La discipline, fut-elle, l’apanage du parti’’, ironisent ces derniers. La seule réunion dont ils ont encore souvenance est celle qui a consisté à la collecte des fonds pour l’organisation du 12 mars en différé. Et le désarroi de s’installer.
Soupçonnés d’affinités avec les anciens responsables politiques du parti, tels que l’ancien maire de Libreville, Léandre Nzué, de l’ancien Premier ministre, Julien Nkoghé Bekalé ou encore de l’ancien Secrétaire général, Eric-Dodo Bounguendza… de nombreux cadres et militants originaires de la province, victimes de la guerre de clans, auraient été injustement démis de leurs fonctions administratives ou sont en marge des activités du parti. Alors que ceux venus des formations alliées ayant récemment fusionnés avec le PDG dans la province ne savent même plus le sort qui leur est réservé. Un contexte de suspicion et d’exclusion qui favorise évidemment le camp adverse.
Si dans le Komo-Kango la situation semble apaisée par la présence tutélaire des élus nationaux, dont celle du doyen politique, Rémy Ossele Ndong, il n’en serait pas le cas pour bien d’autres contrées de la province. Dont le ‘’Grand Libreville’’ et le département du Komo-Mondah. Qui sont les principaux grands foyers électoraux du pays.
A Ndzomoe dans le département du Komo-Océan, la situation semble aussi quelque peu sous contrôle. Le doyen politique, Adrien Nkoghé Essingone, fidèle ‘’rénovateur d’Ali Bongo Ondimba’’, garde toujours la main. Même si le natif de « Nyonié » est parfois confronté aux tribulations des ambitions de la génération montante. Mais le locataire du palais Léon Mba aurait encore de la matière à revendre aux jeunes. Contrairement à cette ambiance, dans la Noya, où le climat paraît peu reluisant pour le parti au pouvoir et les camps politiques en opposition dans la localité. Dont l’état délabré du réseau routier défavoriserait à tout point de vue.
Owendo, en dépit de l’instrumentalisation et l’appel au repli identitaire par certains responsables politiques du parti au pouvoir qui se disent ‘’autochtones’’ de la contrée, les militants et les populations ne se reconnaissent que par la personne de l’édile locale, Jeanne Mbagou. Véritable ‘’bulldozer’’ politique, pourtant considéré au même titre que la grande majorité des militants, de population flottante, et qui a réussi à elle seule, le pari de l’implantation durable du PDG dans l’ancienne bourgade. De quoi rassurer une victoire éclatante pour Ali Bongo Ondimba en 2023.
À Akanda, malgré les tentatives de déstabilisation dont ils sont victimes tous les deux de la part de leurs adversaires tapis dans l’ombre du parti de masse, Jean-Marie Ogandaga et Désirée Singatady-Mata mènent le bal pour assurer la suprématie du parti au pouvoir.
A Libreville, ‘’l’ouragan’’ et le grand rassembleur qu’est Éloi Nzondo, principale attraction politique du troisième arrondissement habitué à conduire la majorité à la victoire depuis de nombreuses années, l’homme se trouve reclus à compter les fiches d’adhésion au siège du parti. Toujours dans l’impossibilité de trouver un remplaçant idéal, dans le cinquième arrondissement, pour pallier au départ de l’ancien doyen politique ‘’Jacky’’ parti vers d’autres cieux pour expérimenter ses théorie ‘’langoureuses’’, l’on pensait que la paire Paul-Bovis Ngome Ayong et Simon Ntoutoume Emane allait pouvoir relever le défi.
Mais l’éloignement pour des raisons administratives du gouverneur de l’Ogooué-Maritime et la mise à l’écart des activités du parti de l’ancien membre du gouvernement ne jouent pas en faveur du PDG dans une circonscription où les loups ont pris l’habitude de se dévorer entre-deux. Idem pour le deuxième et le quatrième arrondissement où, respectivement, Aurélien Ntoutoume et Christine Mba Ntoutoume sont à la peine et ne parviennent toujours pas à imposer leurs marques.
Sa nomination au bureau politique dans le sixième arrondissement a suscité de réels effets auprès de la base. Le travail actuellement abattu sur le terrain par Eliane-Frida Midoungani est fort révélateur. Ce qui traduit de la capacité de l’ancienne maire d’arrondissement de relever le défi de 2023. Battant ainsi en brèche toutes les ambitions de duplicité affiché par certains opportunistes et ‘’profitosituationistes’’ qui pullulent dans la circonscription.
Au premier arrondissement, l’on est plutôt engluer dans une guerre de succession du doyen André-Dieudonné Berre qui bat son plein gré entre ses dauphins : Christelle Limburg, Emmanuel Berre, Jacques Kangué et Gabriel Malonga. Aux dernières nouvelles, les pronostics seraient plutôt favorables aux premiers cités.
Des témoignages recueillis, il se dit que les Membres du comité permanent pour l’Estuaire auraient encore des difficultés pour accorder une stratégie avec la base. Compte tenu de la méconnaissance de terrain de certains responsables politiques du parti. Dont les militants ne se reconnaîtraient pas en eux.
A moins d’un an des élections, c’est quasiment peine perdue d’avoir maintenu ces derniers. A défaut d’opérer une course contre la montre en s’engageant dans un hypothétique saut vers l’inconnu.
Nazaire Ongaye