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jeudi, 21 novembre 2024

Libre propos de Thierry Ngomo : pourquoi M. Jean Ping à tort de faire confiance à la France…

Cela fait maintenant 4 ans, depuis le hold up électoral sanglant et militaropolitique par le système Bongo-PDG,  que M. Jean Ping garde, avec assurance et sérénité, un cap constant de revendication de sa victoire par la diplomatie.

Autrement dit une négociation souterraine, hyper confidentielle, secrète. Tellement secrète que rien n’a jamais transpiré de ce qui s’y dit, alimentant ainsi l’imagination militante et combative des Résistants véritables.

Au cœur de cette imagination développant tous les scénarii possibles et invraisemblables, la France, actuelle puissance néocoloniale tutélaire, tient naturellement un rôle prépondérant; les Gabonais étant bien conscients que cette dernière, tant qu’elle n’aura pas été boutée hors des frontières, est et reste une pièce maîtresse du système prédateur néocolonialiste qui  nous aliène et oppresse.

Cette perception est d’autant plus véridique que le député européen Joe Lienen n’a eu de cesse que de dénoncer le jeu trouble de la France qui empêche l’application des sanctions européennes sur ce régime Bongo-PDG assassin et corrompu.

La France est donc la principale partie adverse dans cette négociation, poursuivie assidûment par le Président élu qui semble ne pas voir, ou plutôt ne pas tenir compte de l’hypocrisie et la sournoiserie françaises. Il gagnerait pourtant à comprendre que jamais la France ne lui donnera ce pouvoir que le peuple gabonais lui a   confié en Août 2016. Et ce pour 4 principales raisons:

1. Le système néocolonial françafricain en vigueur dans les anciennes colonies, dénie par principe toute souveraineté aux états d’Afrique francophone. Il n’est donc pas possible, selon le postulat de ce système, qu’un leader, représentatif de cette souveraineté, soit amené à exercer le pouvoir;

2. La force de M. Jean Ping est sa légitimité conférée par le vote populaire. De ce fait, il ne remplit pas les critères d’un sous-fifre qui se doit d’être reconnaissant à une France de qui il tient son pouvoir. La Françafrique à besoin d’un leader malléable dont la faiblesse tient du fait de son illégitimité;

3. M. Jean Ping, à son corps défendant, a montré une fibre panafricaniste, en tant que Président de la Commission de l’UA, par sa position contre l’O.T.A.N et pour une solution africaine sur la Lybie du Colonel Kaddafi. Or le panafricanisme est classé par la France comme idéologie subversive et extrêmement dangereuse pour ses intérêts;

4. M. Jean Ping a des origines chinoises. La Chine est aujourd’hui la bête noire de l’Occident. Et il est impensable que la France adoube M. Jean Ping, malgré sa francophilie prononcée et revendiquée, au commande du Gabon. Elle craint trop le risque d’une coopération chinoise boostée par des liens « affectifs et filiaux », qui pourrait lui faire perdre le juteux territoire que constitue le Gabon.

De tout ce qui précède, M. Jean Ping devrait en tirer les conséquences.

Quoiqu’il en soit, la France serait bien inspirée de revoir la nature et les mécanismes de ses relations avec ses anciennes colonies.  En effet, l’ancienne génération avec laquelle elle a encore affaire maintenant, dont est d’ailleurs issu M. Jean Ping, est la dernière génération pleinement formatée par son système d’acculturation politique et sociale, avec laquelle elle pouvait encore tisser des alliances avantageuses pour elle. La nouvelle génération montante n’a sur elle, ni le même regard, ni la même affection que l’ancienne.

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