Le débat sur les causes du réchauffement climatique doit se réorienter alors que la planète s’engouffre. A l’implication des pays développés, des industries et des entreprises, la question doit également s’accommoder à la contribution de la consommation, de la surconsommation des ménages qui demeure en soi, la cause sous-jacente de l’exploitation abusive des ressources naturelles source de changement climatique.
L’économie tient son fondement du gaspillage disait un enseignant de philosophie. Notre rédaction épouse cette idée, non sans manquer de percevoir le gaspillage sous le vocable de la consommation comme la première source de Gaz à effet de serre (GES) – du réchauffement climatique. Aujourd’hui en effet, une personne consomme trois fois plus que dans les années 60. Une évolution qui traduit l’augmentation de la demande des biens au niveau mondiale qui se caractérise cependant, par une surexploitation des ressources naturelles.
Le téléphone portable, les ordinateurs, les vêtements, la voiture, l’avion, le mobilier, les appareils domestiques, les accessoires, les conditionnements des produits, la plupart de ces « assistances de vie », alors qu’on croit inconsciemment qu’elles nous simplifient la vie sont en réalité un gouffre qui condamne le monde chaque jour. Concrètement, « l’élévation du niveau de vie des populations, la réduction du temps de travail, la démultiplication de l’offre et du choix, la volonté de suivre les tendances de la société, etc. » sont des pièges. A force de vouloir plus de voiture que le strict nécessaire, plus de vêtements, plus d’appareils, l’humanité participe à la décadence écologique de la planète.
Pourtant presque partout dans le monde, cette réalité du rôle de la consommation, de la surconsommation dans le réchauffement climatique est peu admise. Bien au contraire, les pays développés et leurs industries sont le plus souvent présentés comme la cause immédiate des gaz à effet de serre (GES). S’il est vrai d’admettre que ce principe d’accusation repose sur le principe de l’offre et de la demande connu en économie, il peut arriver que la demande crée son offre – donc soit une source de pollution. D’où la capacité des industries à produire toujours plus en puisant dans la nature.
Pour être concret, la consommation mondiale, sous toutes ses formes (produits finis, nourriture, ressources naturelles ou minières), a explosé depuis un siècle. Et ce n’est pas parce que les entreprises produisent plus, mais parce que la demande en bien et service ne cesse d’augmenter, sous l’effet de l’augmentation de la population mondiale. En 40 ans en effet, l’empreinte écologique globale de l’humanité a triplé. Alors qu’elle était de 2,2 d’hectares il y a 17 ans, il faut aujourd’hui 22 milliards d’hectares pour couvrir la consommation annuelle d’une personne.
Pour mieux percevoir le mal, il faut noter que 4 milliards de m3 d’eau ont été consommés par l’humanité soit, 1,3 millions m3 d’eau consommés chaque seconde. Au monde, environ 90 milliards de bouteilles sont vendues chaque années. Le téléphone portable, cet objet du quotidien très prisés par les habitants de la planète est accessible à 7,7 milliards d’abonnés (2017 selon les statistiques de l’Union internationale de Télécommunications (UIT) pour un taux de pénétration de 103,5%. Le mal est concret, alors que les richesses naturelles qui servent à satisfaire les besoins de l’homme s’épuisent.
Selon les estimations du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), vers 2050, les quelque 9 milliards d’habitants de notre planète consommeront 140 milliards de tonnes de minerais, d’hydrocarbures et de biomasse (bois, cultures, élevage). Il est temps d’agir en changeant de comportement et en sensibilisant le plus possible.
Source : La Lettre Verte
