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dimanche, 24 novembre 2024

Interview/Élections législatives partielles à Tchibanga : ‘’ Nous avons une candidate qui est tout à fait prête pour en découdre avec nos adversaires ’’, dixit Jonathan Ignoumba.

En prélude aux législatives partielles qui auront lieu le 15 octobre prochain pour le compte du premier tour, et le 29 octobre pour le second, la rédaction de Mediaposte a rencontré l’Honorable Jonathan Ignoumba, 4e Vice-président de l’Assemblée nationale, Député de Mongo dans la province de la Nyanga et par ailleurs, 3e vice-président du parti Les Démocrates (LD).

Il est à ce titre, le premier responsable de ce partit au sein de cette province situé dans le sud du Gabon. Au cours de cet entretien exclusif, il a été question pour notre rédaction, d’évoquer la candidature de Marie-France Manomba Boulingui d’une part et surtout, d’épiloguer sur les questions cruciales liées au scrutin imminent qui s’annonce fort palpitant.

Mediaposte : Le 1er arrondissement de la commune de Tchibanga, dans la province de la Nyanga va accueillir dans quelques jours, les élections législatives partielles. Comment votre parti politique se prépare pour prendre part à cette échéance électorale ?

Honorable Jonathan Ignoumba : notre parti fonctionne normalement surtout dans la province de la Nyanga. Comme vous le savez, au sortir des élections couplées de 2018 (locales et législatives), Les Démocrates ont eu une belle  moisson dans cette province.

 Nous avons cinq (5) députés sur  11 sièges et trois (3) sénateurs contre six (6) que compte  notre province. Aussi, nous sommes représentés dans la majorité des conseils  départementaux et locaux. Certes, nous avons perdu Jean Pierre Doukaga Kassa,  qui  aujourd’hui ministre de la République, après avoir réintégré le Parti démocratique gabonais (PDG).

A l’issu de son départ, des élections partielles sont organisées.

La campagne s’ouvre le 5 octobre à minuit et les populations du 1er arrondissement iront au vote le 15 du même mois.

Les Démocrates sont  suffisamment prêts.  Ceci étant, nous avons une candidate qui est tout à fait aguerrie  pour en découdre avec nos adversaires.

Par ailleurs, j’ai appris que cinq candidats sont en lice pour cette élection dont, notre candidat et celui du Parti Démocratique Gabonais qui d’ailleurs, a été choisi à la dernière minute alors que les spéculations prédisaient la candidature du ministre de l’Economie Numérique.

Ainsi présenter, nous allons affronter cette élection très sereinement pour tenter de reconquérir notre siège que nous avons perdu suite au départ de notre ex-ami Jean Pierre Doukaga Kassa.

Pour nous, cette élection n’est pas un test pour ceux qui  pensent que c’est  un baromètre. Je dis non, car chaque élection à ses caractéristiques.

Une élection locale n’est pas une élection législative encore moins présidentielle. Aussi, il convient de savoir que Tchibanga est un siège difficile.

Le seul enfant du département de Mougoutsi qui a pu faire deux mandats,  est notre frère,  l’ex-Ministre, Monsieur Clotaire Ivala.

Le siège était encore global avec deux arrondissements plus le canton. C’est le seul depuis 90 qui a pu se démarquer sur ce siège.

Il a été élu pour la première fois en tant qu’indépendant. Ensuite, il est revenu sous la bannière du PDG. Et lorsqu’il avait démissionné de ce parti, sa suppléante Madame Eliane Boucalt avait récupérer le siège.

Nous comptons sur tous les Ninois  pour récupérer notre siège, nous avons nos amis  de l’opposition qui nous soutiendront.

Nous allons et sommes conscient que l’on va se battre avec le parti au pouvoir.

Mediaposte. Combien de candidats ont été investi par Les Démocrates à l’occasion de cette élection, quand on sait qu’elle concerne trois communes, dont celles de Mekambo, Mimongo et Tchibanga respectivement localisables dans les provinces de l’Ogooué-Ivindo, la Ngounie et la Nyanga ?

Honorable Jonathan Ignoumba : Le parti n’a pas voulu se  disperser. Il ne nous manque  pas  des figures dans ces sièges mais nous avons tout simplement estimé que ces sièges sont acquis au PSD. Donc, nous n’avons pas positionné des candidats pour que le PSD puisse reconquérir ces deux sièges.

Mediaposte : Parlant de Tchibanga, votre parti a investi la candidate Marie France Manomba Boulingui (MF) qui était d’ailleurs très proche de Monsieur Jean Pierre Doukaga Kassa qui est aujourd’hui Ministre de l’Economie numérique. Pensez-vous que cette dernière peut faire le poids face à ses adversaires ?

Honorable Jonathan Ignoumba : Je vais vous rappeler qu’avec mon frère, Jean Pierre Doukaga Kassa, lorsque nous partions tous du PDG, madame Marie France Manomba Boulingui avait pris le risque de s’afficher avec ce dernier lors des élections législatives de 2018.

C’est à l’issue de cette élection qu’elle avait démissionnée du PDG. Madame Marie France Manomba Boulingui, est une militante Démocrates qui prône l’unité, la justice et le progrès pour une sociale Démocratie, le passé reste dans les annales de l’histoire.

Concernant cette dame, j’ai foi en ce qu’elle remportera cette élection (…), car lorsque je soutiens un candidat, il échoue difficilement. Mais Dieu est avec nous. Son nom est déjà inscrit à l’assemblée nationale.

Mediaposte : Ne pensez-vous pas que l’éclaboussement financier dont a été victime le président de Les Démocrates, Monsieur Guy Nzouba Ndama récemment, peut négativement impacter la candidature de madame Marie France Manomba Boulingui ?

Honorable Jonathan Ignoumba : Pas du tout. Sur quel plan cette affaire pourrait négativement impacter cette élection ? Nous n’attendions pas cet argent pour aller à cette échéance électorale. De plus, on n’a pas besoin d’un milliard de francs CFA pour participer à une élection législative.

A notre niveau, nous nous sommes préparés  pour l’élection de de madame Marie-France Manomba Boulingui, il faut noter que ce milliard ne faisait pas parti de nos calculs. 

D’ailleurs, cet argent dit-on, a été reversé au Trésor public. Nous irons battre campagne sans ce milliard.

Cette affaire n’aura aucun impact politique sur l’élection de Madame Marie-France Manomba Boulingui. Bien au contraire, les gens font de la publicité gratuite sur notre Président, son Excellent ami Guy Nzouba Ndama,  oubliant les hautes fonctions qu’il a occupées dans ce pays.

On fait trop de bruit autour de cet argent parce que les gens pensent que cela vient du Congo-Brazzaville, étant donné le lieu où il a été arrêté avec. Mais combien d’argent Monsieur Guy Nzouba Ndama a reçu des autorités gabonaises ?

Lorsqu’il a reçu des dons des gens, a-t-il été filmé ? A-t-on en parler ? Si Monsieur Guy Nzouba Ndama n’avait pas démissionné  du parti au pouvoir, nous  ne pensons pas qu’il aurait subi cette humiliation  qui lui a été réservée à la frontière avec le Congo-Brazzaville.

Sur le plan politique, nous  pensons que les Gabonaise savent désormais à quoi s’en tenir.  C’est tout simplement une machination des personnes  qui n’ont pas compris le sens du respect des aînés et dignitaires de la République.

Mediaposte : Pour battre le parti au pouvoir lors cette élection, dit-on que vous êtes de connivence avec certains Pedégistes au niveau de Tchibanga…

Honorable Jonathan Ignoumba : Nous ne sommes pas  de connivence.  Nous avons des frères et des amis au PDG vice versa.  D’ailleurs ceux que nous avons comme amis aujourd’hui à l’opposition viennent presque tous du Parti démocratique gabonais. Nous avons  plus d’amis au PDG que dans l’opposition. Monsieur Jean Charles Yembit Yembit par exemple, le candidat actuel du PDG, c’est un ami et frère tout comme Jean Pierre Doukaga Kassa et bien d’autres.

Nous avons cependant,  le malheur de constater que lorsqu’on devient ministre dans la Nyanga, les gens ont du mal à fréquenter la famille malgré nos différents bords politiques.

Monsieur Jean Pierre Doukaga Kassa a été un collaborateur à l’Assemblée nationale.

Nous avons des liens privilégiés. Nous avons à ce titre, aucun problème avec lui. Il est parti de notre formation politique pour le PDG, nous ne lui tenons rigueur.

Les raisons pour lesquelles nous aurons pu aussi le faire mais nous sommes restés au côté des populations. Chez nous les Démocrates, c’est  l’unité des fils et filles de la Nyanga quel que soit leur bord politique.

La preuve, vous nous avez vus avec les députés du PDG lors de la marche organisée il y a plus d’un an à Tchibanga.

C’est cela que nous prônons. Malheureusement au PDG, ils n’ont pas voulu voir les fils et filles de la Nyanga unis. Cette dynamique a été cassée par ce parti. C’est dommages mais la Nyanga ne va pas se construire rien qu’avec le PDG ou Les Démocrates.

C’est avec toutes les filles et fils de la Nyanga, y compris la société et les partis volontaires. Mais nous devons être ensemble et unis. C’est une vision pour notre province.

Partant de cette vision, nous encourageons les autres à soutenir les idées qui favorisent le rayonnement de la Nyanga.

Notre aîné, Jean Charles Yembi Yembit est très compétent pour continuer à diriger la commune de Tchibanga.

Que cette campagne se passe calmement. Il ne faut pas que nous détruisons nos liens, car nous en avons besoin pour l’avenir. Pensons  d’abord à la Nyanga.

Mediaposte : Dans votre siège de Mongo, on vous voit de moins en moins. Il se dit même que vous ne visitez plus les populations et ne faites plus des compte-rendus parlementaires. Qu’en est-il exactement ?

Honorable Jonathan Ignoumba : Nous ne pouvons pas disparaître ! C’est le quatrième mandat à Mongo. Il se passe tout simplement que rien ne change dans la routine parlementaire du député.

Quatre mandats ce n’est pas n’importe quoi. Mongo et Jonathan Ignoumba, c’est toute une religion.

Nous n’avons  plus besoin d’être là-bas tout le temps. Les parents nous  font confiance. Certes, nous ne sommes pas là-bas constamment mais de tout cœur nous sommes ensemble.

Les Démocrates sont  proches d’eux. Nous avons la gestion du Conseil départemental. Les présidents et Vice-présidents sont Démocrates. Les maires y compris le sont également.

Le parti est suffisamment implanté à Mongo. Nous avons des responsabilités au niveau provincial et national dans la gestion de ce parti.

 A Mongo, il y a des gens qui veillent au grain. La présence du député n’est pas absolument nécessaire.

Qui comprend cela à Mongo et même à travers les autres localités du Gabon ? Que comprend notre électorat aux notions de budgets et des lois ?

Est-ce cela dont elles ont  vraiment besoin ? Non.

Les populations Gabonaises ont besoin des routes praticables à toutes saisons,  des écoles, des hôpitaux équipés et non les promesses.

Mediaposte : votre dernier mot…

Honorable Jonathan Ignoumba : Mon dernier mot n’est autre que l’unité des filles et fils de la Nyanga. C’est primordial et important pour le développement de notre province. Nous étant dans l’opposition aujourd’hui, nous tenons a accompagné nos amis de la majorité. Parce qu’il ne faut pas se voiler la face, nous n’avons pas des moyens de développer la Nyanga.

Nous attirons leur attention et sommes aussi prêts à les accompagner dans les actes posés en faveur de la province. Nous sommes dans l’opposition aujourd’hui parce que nous nous plaignons de certaines choses. Mais si ces choses se font normalement, il n’y a pas de raison qu’on ne soit d’accord. 

Propos recueillis par Pierre Boutamba

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