La venue de la fille Valentin au sein de l’entourage du défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba, à travers les liens du mariage, constituait-elle les prémices d’une déchéance annoncée du clan Bongo ? Dont la descendance semble s’interroger sur un sort, injustement, réservé à elle et en porte encore les stigmates depuis la prise du pouvoir par le Ctri le 30 août dernier.
Le volte-face spectaculaire opéré par l’ancienne Première Dame en reniant le patronyme Sylvia Bongo Ondimba est le témoignage du plus grand cynisme de l’histoire politique du Gabon. La comparution de Sylvie-Aimée-Marie Valentin (Sylvia Bongo Ondimba) au parquet de Libreville dans le cadre des poursuites judiciaires qui pèsent à son encontre a été l’occasion pour l’ex Première Dame de renier un statut qui lui a permis de connaître l’exubérance du faste ainsi que des honneurs somptueux des années durant.
Et qui lui aurait ouvert les portes de la « gloire » et de la « célébrité ». En laissant officialiser, en 1989, l’union sacrée du mariage entre son fils Ali et la fille Valentin, le patriarche Omar Bongo Ondimba avait, certainement, à cœur de préserver son amitié d’avec l’homme d’affaires Édouard Valentin, père de Sylvie-Aimée-Marie (Sylvia Bongo Ondimba). Malheureusement, des années après, cette dernière va se révéler être l’ange du mal du Gabon.
L’avènement au pouvoir d’Ali Bongo Ondimba sera l’occasion pour son épouse de mettre en branle son plan machiavélique et la mainmise dans la gouvernance du pays au profit de son fils Nourredine Bongo Valentin. Un véritable casse-tête et fiasco pour le Gabon par son amateurisme.
D’ailleurs le nouvel homme fort du pays, le général de brigade Brice-Clotaire Oligui Nguéma – ancien Commandant en chef de la Garde républicaine – dans une campagne explicative de la prise du pouvoir, n’hésitera pas à reconnaître que « le pouvoir du Président a été gaspillé par sa femme et son fils ». Malade et affaiblie, incapable de garantir une bonne gouvernance du pays, l’ex Première Dame, au mépris des règles constitutionnelles, mettra à profit cette faille sur Ali Bongo Ondimba pour s’imposer comme la régente du pouvoir.
Avec des intentions de velléités monarchiques pour installer au pouvoir son fils Nourredine Bongo Valentin. Lois contrefaites, spoliation des fonds publics, blanchiment de capitaux, associations de malfaiteurs, processus électoral bâclé et résultats biaisés… Des années durant, le Gabon est livré à la gabegie financière. À la seule évocation en mal du nom de Sylvia Bongo Ondimba les carrières sont défaites aux profits des porteurs de valises et autres contempteurs de la « Young Team ». Vive le culte de la personnalité.
Moins un ange, Sylvie-Aimée-Marie (Sylvia Bongo Ondimba) aura été en plus l’âme du damné au sein du clan dont elle a fait naître des égos en fragilisant la solidarité. Au regard de l’influence exercée sur l’ancien chef de l’État juste après son Accident vasculaire cérébral (AVC) de 2018 et en prenant sous son contrôle les rênes de la gouvernance du pays. Alors même que le rôle de Première Dame n’est rattaché à aucun statut juridique au Gabon. Fille de l’homme d’affaires Édouard Valentin et d’Aimée Baudrier, sa fille Sylvie-Aimée-Marie Valentin connaît très tôt l’Afrique. Le Cameroun, la Tunisie, enfin le Gabon, où la famille s’établit.
Cheffe d’entreprise dans le secteur de la promotion immobilière, pendant plusieurs années, Sylvie-Aimée-Marie Valentin devient Première Dame du Gabon le 16 octobre 2009, lors de l’investiture de son époux Ali Bongo Ondimba comme président de la République.
Malheureusement, ce changement de statut et l’ascension fulgurante de Sylvia Bongo Ondimba et son enrichissement effréné vont se transformer en cauchemar pour le clan Bongo fragilisé par la présence en son sein de Sylvia Bongo Ondimba. Et pour le Gabon. Dont ni les membres du clan ni les gabonais ne supportent plus les frasques dans les cercles du pouvoir au Gabon.
Thierry Mocktar