C’est la volonté exprimée, le week-end dernier, par les traditionnalistes gabonais regroupés au sein du Rassemblement des détenteurs des savoirs spirituels et traditionnels du Gabon (RDSTG), lors de la Conférence de presse animée à l’auditorium de la « Maison Georges Rawiri ». Dont le thème consacré était : « Quel peut-être l’apport de nos rites et traditions ancestraux dans le développement du Gabon ? ».
L’organisation dirigée par Xavier-Junior Ndong Ndong entend de ce fait être le creuset de la réappropriation par les gabonais de leurs rites et traditions initiatiques légués par les ancêtres. Et aussi pour être le bouclier face aux civilisations importées dont l’utilisation ou encore l’usage a considérablement « déraciné » les gabonais de leurs us et coutumes.
En réponse à la thématique, les maîtres-initiateurs ont invité leurs compatriotes au ressaisissement en ayant confiance en soi, sur le rayonnement économique et diplomatique et enfin, sur le plan moral et de l’éthique par les dirigeants étatiques. Dans la confiance en soi, les rites et traditions ancestrales sont un bouclier pour le peuple gabonais et pour la nation toute entière tout en étant en parfaite harmonie avec les divinités tutélaires, ont-ils soutenu.
En effet, la réappropriation de ces valeurs pourrait aussi booster l’économie gabonaise par la promotion du tourisme qui se verra doté de nouveaux éléments attrayants et attractifs. S’agissant du plan moral et de l’éthique, les détenteurs des savoirs spirituels et traditionnels estiment, pour leur part, que le Gabon aurait tout à gagner si l’on confiait les rennes de certains pans étatiques à des personnes entièrement vouées à leur tradition et soumises à la crainte de la colère des puissances mystico-spirituelles.
Lesquelles ne sont pas contentes de nos pratiques actuelles en ce qui concerne la spoliation d’us et coutumes en se transformant en un peuple sans identité culturelle.
« Nous nous sommes réunis à travers nos différents rites initiatiques et obédiences, et nous nous sommes dit : le Dieu du Gabon n’est pas content de notre façon de faire. Nous ne pouvons pas tourner le dos à nos traditions, à nos coutumes et à notre façon d’adorer Dieu, « nzambé », « nzambé akana », « éyo »… », a précisé Xavier-Junior Ndong Ndong.
Il est à noter que le Rassemblement des détenteurs des savoirs spirituels et traditionnels du Gabon lance dès ce Lundi 21 mars et ce jusqu’au31 prochain, une campagne nationale de sensibilisation spirituelle sous le thème : « Enjeux et perspectives d’un leadership fondé sur le savoir endogène », afin implorer le créateur et ramener les gabonais au véritable niveau spirituel qui est le leur devant Dieu, le véritable créateur du Gabon.
Thierry Mocktar