Des voies secondaires dont les travaux sont inachevés, des pancartes ici et là annonçant l’effectivité des travaux mais sans suite, et des voies devenues boueuses à cause des remblais consécutifs au lancement imminent des travaux. À Nzeng-Ayong, quartier du 6e arrondissement de la capitale gabonaise, le Comité de la Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) comptabilise ses premiers éléphants blancs. Constat !
Si le président de la Transition, Chef de l’État, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, s’était venté lors d’une sortie officielle de ne pas s’inscrire dans la politique des éléphants blancs, comme ce fut le cas du régime d’Ali Bongo Ondimba qu’il a fait tomber en août 2023, force est de constater que cette annonce est en déphasage avec la réalité du terrain. Et pour cause, depuis quelques mois, nombreux sont les chantiers lancés sous la bannière du CTRI qui sont à l’arrêt. C’est le cas de le constater à Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville, où plusieurs voiries urbaines, dont les travaux ont été lancés, sont sans suite.
On en veut pour preuve les travaux de bétonnage de la voirie qui part de Wembley, à quelques encablures du rond-point de Nzeng-Ayong, pour sortir à Fromager, ou encore ceux du bétonnage d’une voie secondaire en face de l’Hôtel de la Can. Sur ces deux chantiers, les travaux de bétonnage des voies, lancés il y a plusieurs mois en arrière, sont à l’arrêt pour des raisons inconnues. Les entreprises adjudicataires des marchés ont, dans le même élan, plié bagages, laissant demeurer des questionnements sur la fin des chantiers.
À ce tableau s’ajoutent les pancartes déposées ici et là comme pour annoncer l’imminence des travaux, mais sans suite depuis lors. Ces quelques exemples, qui ne paraissent pas isolés, montrent à quel point le Gouvernement ne s’est pas encore débarrassé de la politique des éléphants blancs qui a caractérisé la gouvernance précédente. Bien plus grave, ce faux pas laisse transparaître le même « laisser-faire » qui s’est manifesté durant les années précédentes. Ce manquement n’est pas de nature à conforter les annonces du CTRI, dont la substance s’apparente finalement à une sorte de populisme plutôt qu’à du concret. Ce qui est de nature à remettre en cause ses annonces et la capacité des militaires à réellement restaurer la dignité des Gabonais.
Flaury Moukala