Alors que le Commandement en chef de Forces de Police national (FPN) vient de lancer un avis de recherche en direction d’un jeune qui dans une vidéo se vantait récemment de cultiver du chanvre indien, ce tract ne fait pas l’unanimité auprès des internautes qui s’insurgent contre cette fixation de la part des FPN sur une vidéo jugée à des fins comiques.
« Salut la famille ! Comme vous pouvez le constater ici, tout cela c’est un champ de chanvre. C’est plus de 3 ha et nous livrons partout au Gabon. Faites-nous la recette, c’est votre jeune frère gabonais qui a ouvert son entreprise. Je veux que vous me souteniez dans cela », se vantait il y a quelque jour un jeune gabonais dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux.
Visiblement, cette sortie perçue comme de la comédie par plus d’un, passe mal au sein du Commandement en Chef des Forces de Police national (FPN) qui vient de lancer un avis de recherche en direction de ce dernier.
Le jeune homme est accusé d’incitation à la culture, la consommation et la vente de chanvre indien. Pour cela, le Commandement en chef des FPN invite à donner des indications afin de localiser l’intéresser. Ce tract ne fait cependant pas l’unanimité auprès des internautes qui voient en l’acte de la Police, un abus d’autorité, d’autant plus que la sortie du jeune homme était purement comique. « Ici, il ne s’agit pas du chanvre indien. Nous voyons clairement sur la vidéo qu’il s’agit du gombo », explique un internaute à la suite de l’annonce de la Police.
Remonté par cet avis de recherche qui ne fait pas de distinction entre la satire et la réalité, d’aucuns critiquent fortement la Police pour une prise de position sur une sortie assez plate et teintée de beaucoup d’humour. « Il n’incite personne. Ne voyez-vous pas tous les humoristes sur la toile qui abordent différents sujets ? », s’interroge une autre internaute.
D’autres appellent la Police nationale à se concentrer sur les vrais problèmes qui minent les villes gabonaises, à savoir l’insécurité galopante dans les quartiers des grandes villes. « C’est vraiment triste. Quand on dit que vous ne ménagez aucun effort sur les réels problèmes que les citoyens rencontrent », ajoute un internaute.
Pour d’autres, s’il y a des choses sur lesquels on ne peut plus rire, cela signifie que la Police doit également s’accentuer sur le cas de la nouvelle génération d’artiste hip-hop dont la plume trouve son inspiration dans la propagande et l’incitation au banditisme avec des textes qui font l’apologie du braquage, au viol, vols par l’effet des armes blanches. Ces artistes sont en effet très connus et très écoutés au Gabon, mais sans que leurs textes ne dérangent la Police nationale. « Et ceux qui parlent de braquages, vols, viols…dans leurs musiques. Vous les arrêtez quand ? » s’interroge un internaute.
Visiblement, la position de la Police sur cette affaire semble s’apparenter à un deux points deux mesures, au regard des critiques qu’elle reçoit. Pour beaucoup, cette sortie fait fi des frontières entre l’humour et la réalité, puisqu’à l’appréciation de la vidéo du jeune homme, il ne s’agit pour beaucoup d’internautes, pas de plantation de chanvre indien.
Flaury Moukala
