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mardi, 26 novembre 2024

Exécutif/Présidence-Gouvernement : le divorce est dans l’air.

Malgré l’apaisement et l’équilibre voulu par la Cour Constitutionnelle  dans le rendu de la décision n°43/CC du 24 décembre 2021 portant annulation de l’arrêté n°559/PM du 25 novembre 2021 fixant l’entrée en vigueur de nouvelles mesures gouvernementales de  lutte contre la propagation de la Covid-19, une déchirure semble perfectible et installée entre la présidence de la République et le gouvernement.

La confiance dont le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, avait de la Première Ministre et de son équipe  – dont on attendait des résultats significatifs à l’heure du bilan  –  semble bien s’effriter au fil du temps.                         

Rose-Christiane Ossouka Raponda qui est au bord du supplice et qui tiendrait encore la corde pour régler quelques affaires courantes est, de plus en plus, pousser vers la porte de sortie. Le temps pour le chef de l’exécutif gabonais de s’accorder sur la nomination du nouveau Premier Ministre, indique-t-on. Des sources concordantes relèvent, en effet, qu’entre le palais du bord de mer de Libreville et l’immeuble du « 2 décembre », le fossé est chaque jour davantage grandissant entre les deux pans de l’exécutif.

Un fossé qui risque bien de provoquer une crise au sommet de l’État. Entendu que le Président de la République n’est plus en phase avec les méthodes de gouvernance et de gestion de la crise sanitaire dont Ali Bongo Ondimba a toujours focaliser ses priorités pour garantir la santé et le bien-être des Gabonais. Si la Covid-19 est parvenue à emporter bien des vies humaines, dans son corollaire elle pourrait également être la cause de l’éviction de l’équipe dirigée par Rose-Christiane Ossouka Raponda. Le Président de la République semble dès lors affiché une profonde indignation face à l’apathie gouvernementale dans l’action.

Encore que depuis sa formation, aucune action d’envergure en faveur des populations qui rechignent la mise en application des nouvelles mesures de lutte contre la Covid-19 préconisées par les pouvoirs publics n’a été posée par le gouvernement. En dehors des coups de pouce opérés dans certains secteurs par l’ancienne Coordination générale  des affaires présidentielles (CGAP) du temps de Noureddin Bongo Valentin.     

Au plan purement politique, Rose-Christiane Ossouka Raponda qui avait pour mission de fédérer la province de l’Estuaire autour de la politique impulsé par le Distingué Camarade Président, Ali Bongo Ondimba, ne serait pas parvenue à cette fin. Au contraire, elle s’est plutôt concentrée uniquement sur Libreville, comme le relèvent certaines indiscrétions, avec cette propension au mécontentement et à l’indignation.

Notamment au sein de la communauté fang  où l’on fait état de la marginalisation des cadres à des postes de responsabilités administratifs et politiques. Rose-Christiane Ossouka Raponda  a-t-elle volontairement plantée une épine dans le pied du chef de l’État ? Dans tous les cas, cela n’augure pas une sérénité et confiance dans les rangs du PDG à l’approche des élections générales de 2023. Une situation qui favoriserait le réveil du RHM (Rassemblement héritage et modernité) d’Alexandre Barro Chambrier Chambrier ressortissants Mpongwe-Myèné qui se positionne davantage comme potentiel adversaire d’Ali Bongo Ondimba dans un peu moins de deux ans.

Alors que de nombreux observateurs avisés préconisent une redistribution équitable et géostratégique des postes de responsabilité politiques et administratifs dans la province pour espérer un retour à la normale. Tout en tenant compte du retour dans la maison des « dinosaures » politiques de la trempe de Jean Eyeghé Ndong. Ou encore de la mise à l’écart des baroudeurs comme le Docteur Paulin Obame Nguema, Paul Biyoghé Mba et Adrien Nkoghé Essingone. Des hommes expérimentés comme Julien Nkoghé Bekalé qui restent encore des chefs de file de la communauté frondeuse. 

Il y’a aussi les cas d’exclusion  d’Etienne Massard, Jeanne Ngoleine Ossouka… de la composante Mpongwe-Myèné à régler au plus vite. Des anciens qui, en dépit de la mise à l’écart dont ils sont victimes, sont toujours restés fidèles déloyaux dans le  soutien de la politique de l’Égalité des chances dans la province de l’Estuaire. Et qui devraient logiquement conduire, pour le compte du parti au pouvoir, la campagne d’Ali Bongo Ondimba dans leur province en 2023.

Thierry Mocktar

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