» Qui veut aller loin ménage sa monture « . En effet, c’est ce qu’entendrait faire le président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, dans les tous prochains jours, en vu de régler définitivement la question des changements majeurs attendus par les Gabonais au sein de l’exécutif ainsi qu’à la tête de certaines institutions constitutionnelles afin d’accélérer le processus de transformation du pays.
Il serait aussi question pour le chef de l’État de s’entourer de compatriotes en vue de préparer l’échéance électorale de la présidentielle de 2023. Un scrutin que les Gabonais s’apprêtent à aborder avec apathie.
Le numéro un gabonais a esquissé quelques-uns de ses pans, lors de la grande interview qu’il a accordé cette semaine à l’hebdomadaire panafricain » Jeune Afrique « . Pour Ali Bongo Ondimba « Le Gabon Emergent se veut un pays bien gouverné ; pleinement inséré dans les réseaux mondiaux d’échanges d’idées, de biens et de capitaux enfin un pays où chaque gabonaise, chaque gabonais disposera de revenus lui permettant de se prendre dignement en charge, d’un habitat décent et d’une bonne couverture sanitaire et sociale. », peut-on lire entre les lignes de l’interview du chef de l’État.
Le Gabon peut, grâce à ses ressources et à ses compétences, changer en une génération le niveau de vie de tous ses citoyens. Il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit mais d’un engagement ferme et irréversible, estime d’autre part, Ali Bongo Ondimba. Dans ce contexte, depuis la chute des cours des matières premières en 2016, le Gabon a mis en place un Plan de Relance de l’Économie (PRE), déclinaison du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), qui a porté sur le redressement de l’économie du pays.
Le PAT (Plan d’Accélération de la Transformation), initié et proposé par le Président de la République, avec pour objectif d’accompagner le gouvernement dans la mise à jour du plan stratégique afin de répondre aux défis économiques et sociaux tout en tenant compte du contexte post Covid-19.
A lire le chef de l’État dans l’hebdomadaire » Jeune Afrique « , la question des changements attendus sera réglée dans les tous prochains jours. Promouvoir des compatriotes par le mérite, la compétence, l’expérience, la détermination et l’engagement pour le pays. A cet effet, plusieurs profiles de compatriotes, issus de la majorité-opposition et de la société civile, sont actuellement à l’étude pour accompagner le chef de l’État dans cette nouvelle vision de transformation du pays.
La volonté de changements au sein de l’exécutif (gouvernement-institutions, administration publique et parapublique) résulte d’une ferme ambition de rectifier le tir dans la perspective de l’élection présidentielle 2023. En effet, quelques analystes sociaux-politiques, au lendemain de la parution de l’hebdomadaire » Jeune Afrique » n’hésitent pas à se lancer dans quelques pronostics sur les potentiels choix d’Ali Bongo Ondimba à des postes clés de l’exécutif.
Afin de promouvoir la vacance de la Vice-présidence de la République. Des choix qui devraient nécessairement, estiment-ils, obéir à des équilibres géopolitique ou géostratégique. Selon certaines sources, le choix d’Ali Bongo Ondimba pourrait bien se porter sur la personne de Casimir Oye Mba, l’actuel Vice-président de l’Union nationale (UN). Un opposant qui ferait l’unanimité tant au sein de l’opposition que dans le milieu politique de la majorité où il est considéré comme quelqu’un de modérateur pour avoir toujours soutenu l’idée d’une concertation entre les différentes forces politiques en opposition.
Premier ministre de 1990 à 1994, puis plusieurs fois membre du gouvernement jusqu’en 2009, Casimir Oye Mba passe pour être une figure emblématique de la scène politique nationale de ces dernières décennies. Banquier de renom et ancien candidat à l’élection présidentielle, il bénéficie également d’une aura indélébile au sein de la communauté financière internationale.
Un choix qui devrait permettre au chef de l’État de se passer du traditionnel jeu de chantage et de l’intérêt personnel d’acteurs politiques que connaît le Gabon depuis un grand nombre d’années déjà.
Thierry Mocktar