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vendredi, 22 novembre 2024

Économie/Banques : Un secteur florissant, mais…

Depuis plusieurs années, le secteur bancaire gabonais est largement au-dessus des attentes. Malgré le retrait de certaines banques historiques françaises comme la Banque nationale de Paris (BNP), Crédit Lyonnais (CL)… Ce qui a permis à ses structures de pouvoir résister à la crise économique et sanitaire avec à la clé des chiffres d’affaires prometteurs.

Leur rôle d’intermédiation dans l’économie nationale du pays est très peu influent. L’actionnariat de ces structures s’est en revanche diversifié avec l’arrivée d’acteurs régionaux selon des indications de la Cobac (Commission bancaire de l’Afrique centrale) et de la Direction générale de l’économie et des perspectives économiques (DGEPE).

Le total agrégé des banques gabonaises représentait, en juin 2021, un total de 3122 milliards de francs CFA (4,7 milliards d’euros), contre 2642 milliards de  francs CFA  en mars 2020. Le taux de couverture crédits-dépôts, était à la même période, de l’ordre de 143, 8 % contre 147, 8. Pendant ce temps, les créances se sont établies à 167, 1 milliards de francs CFA (- 3 %), contre 179, 8 milliards de francs CFA, en raison du contexte de l’état d’urgence sanitaire décrété.

Le système bancaire gabonais n’a malheureusement pas, connu une révolution majeure. Trois grandes structures commerciales : BGFIBank, BICIG et UGB dominent ainsi plus de 80 % du marché local. Suivis par d’autres établissements : Orabank, Ecobank, CitiBank, UBA. Le processus de liquidation de trois banques publiques : Gabon poste, Poste Bank et la Banque gabonaise de développement (BGD) devrait logiquement se poursuivre en 2022.

Spécialisée dans les particuliers grands comptes, en matière de parts du marché (3703 milliards de francs CFA – bilan 2021, et 21,6 milliards de francs CFA de résultat net), BGFIBank domine les services aux grandes entreprises avec plus de 3000 clients et 47 % de parts de dépôts en 2019. UGB quant à elle domine le Manche du point de vie ouverture de comptes. Par contre, la BICIG se définie comme premier banque gabonaise en terme de base clientèle, a annoncée en 2020, un résultat net de 53 %, soit 11,501 milliards de francs CFA), selon le rapport Doing Business in Africa.

En effet, une surliquidité caractérise le secteur bancaire gabonais avec un excédent de trésorerie qui s’élève à plus de 856, 7 milliards de francs CFA en juin 2021.

Signe d’une embellie et du manque des secteurs de croissance comme les PME-PMI. D’ailleurs, le taux de bancarisation au Gabon, se table à environ 30 %. Un taux supérieur aux normes continentales, alors que le secteur informel est estimé à 40 % du PIB (Produit intérieur brut). Moins que le reste du continent. Il faut tout de même noter que les crédits nets ont augmenté en valeur absolue et sont passé de 1394 à 1560 milliards de francs CFA durant la période 2019-2021.

La nouvelle réglementation des taux de change de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), vise notamment le rapatriement et la domiciliation dans la sous-région des devises, ainsi que l’accroissement de la lutte contre le blanchiment des capitaux et la lutte contre le terrorisme. Dans ce cadre, les banques ont obligation de rétrocéder les devises à la BEAC à hauteur de 70 % et doivent demander à cette dernière l’autorisation d’en importer.

La mise en œuvre de cette réglementation les astreints à un travail de reporting accru, avec toutes les conséquences que cela implique pour l’organisation des ressources humaines.

Thierry Mocktar

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